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VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)

Navigateur italien né en 1454 à Florence, mort en 1512 à Séville.

Après avoir reçu une éducation humaniste, Amerigo Vespucci entre au service de la banque de Laurent de Médicis. À la fin de l'année 1491, ce dernier l'envoie à Séville dans une de ses entreprises dirigée par un armateur du nom de Giannotto Berardi. Vespucci est probablement encore dans la ville lorsque Christophe Colomb rentre de sa première expédition. Il prépare avec Berardi des navires pour les deuxième et troisième voyages de Colomb et reprend les affaires de la société lorsque Berardi meurt, fin 1495 ou début 1496.

On ignore le nombre exact de voyages que Vespucci accomplit entre 1497 et 1504, mais une première série de lettres mentionne quatre voyages tandis qu'une seconde n'en évoque que deux.

Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d'Espagne sous le commandement d'Alonso de Ojeda. Vespucci, chargé d'un navire, quitte Ojeda après avoir touché les côtes de la Guyane. Faisant route vers le sud, il semble avoir découvert l'embouchure de l' Amazone . Sur le chemin du retour, il atteint Trinidad et aperçoit l'embouchure de l'Orénoque avant de se diriger vers Haïti . Vespucci pense alors avoir longé la côte d'une péninsule orientale de l'Asie. Dès son retour en Espagne, il arme une nouvelle expédition dans l'espoir d'atteindre l'océan Indien, le golfe du Bengale et l'île de Taprobane (Ceylan). Mais le gouvernement espagnol rejette sa proposition et, à la fin de l'année 1500, Vespucci se met au service du Portugal .

Il quitte Lisbonne en mai 1501, entamant son second voyage. Après une halte aux îles du Cap-Vert , l'expédition fait voile vers le sud-ouest et atteint la côte brésilienne non loin du cap Saint-Augustin. Le trajet qu'il suit alors n'est pas attesté, mais Vespucci prétend avoir continué vers le sud. Il aurait ainsi aperçu le 1 er  janvier 1502 la baie de Guanabara (Rio de Janeiro) et serait descendu jusqu'au niveau du Río de la Plata, ce qui ferait de lui le premier Européen à avoir découvert son estuaire (Juan Díaz de Solís ne l'atteindra qu'en 1516). Ses navires pourraient avoir longé la côte jusqu'au sud de la Patagonie. On ignore le trajet que Vespucci emprunte pour rentrer à Lisbonne, où il débarque le 7 septembre 1502.

Ce voyage de 1501-1502 revêt une importance fondamentale dans l'histoire des découvertes géographiques car Vespucci y acquiert la certitude d'avoir découvert des terres inconnues n'appartenant pas à l'Asie mais à un « nouveau monde » et en convainc les savants de l'époque. C'est la raison pour laquelle en 1507 le géographe allemand Martin Waldseemüller, suggère dans la Préface de son traité de cosmographie de baptiser ce nouveau monde d'après son découvreur, Amerigo, inscrivant pour la première fois le nom d'Amérique sur un planisphère.

On ne sait pas avec certitude si Vespucci prend part à une nouvelle expédition en 1503-1504 pour le compte du Portugal, mais si tel est le cas, elle n'apporte aucune nouvelle connaissance. Vespucci prépare par la suite d'autres voyages, sans y participer en personne.

Au début de l'année 1505, il est rappelé en Espagne pour travailler auprès de la Casa de Contratación de las Indias, organisme fondé à Séville deux ans plus tôt afin de contrôler les rapports du royaume avec les Indes orientales. En 1508, il y est nommé piloto mayor , poste à responsabilité qu'il occupera jusqu'à sa mort. Il passera ainsi les dernières années de sa vie à enseigner l'art de la navigation et à lever les cartes officielles des nouveaux territoires découverts.

— Roberto ALMAGIA

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Roberto ALMAGIA et Encyclopædia Universalis. VESPUCCI AMERIGO (1454-1512) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis . Disponible sur : (consulté le )

ALMAGIA, R. & Encyclopædia Universalis. VESPUCCI AMERIGO (1454-1512) . Encyclopædia Universalis . (consulté le )

ALMAGIA, Roberto et Encyclopædia Universalis. «  VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)  ». Encyclopædia Universalis . Consulté le .

ALMAGIA, Roberto, et Encyclopædia Universalis. «  VESPUCCI AMERIGO (1454-1512)  ». Encyclopædia Universalis [en ligne], (consulté le )

Article mis en ligne le 14/08/2008 et modifié le 25/03/2009

Autres références

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Les voyages et la mauvaise réputation d'Amerigo Vespucci

Au tournant des 15èmes et 16èmes siècles, le navigateur florentin amerigo vespucci a effectué plusieurs voyages vers le "nouveau monde" à qui il laissera un nom : "amérique"..

Aujourd'hui je parlerai d'un voyageur, lecteur, héritier et compatriote de Marco Polo. Né quelque deux siècles après lui en 1454, non pas dans la lagune de Venise, mais dans la ville qui vit naitre Dante, Pétrarque et Machiavel : la république de Florence en Toscane. Le nom de ce voyageur résonne : il s'agit d' Amerigo Vespucci .  

Tout comme Marco Polo, il a laissé une somme de textes qui relatent en tout quatre voyages, quatre traversées de l'Atlantique. Parmi eux on trouve un bref récit en latin : Mundus Novus : qui relate la découverte d’un "Nouveau Monde" au tout début du 16ème siècle, en 1501. Ces textes sont tous des lettres adressées, dont l'attribution à Vespucci reste douteuse pour certain, et leur véracité tout autant.  

Dans le récit de ses voyages, Vespucci constate et formule l'hypothèse, audacieuse pour l’époque, que les terres qu'il vient d'aborder ne sont pas des îles du bout du monde, mais un territoire immense : un continent, un monde nouveau, habité par d'autres peuples.  

Le nom d'Amerigo Vespucci a longtemps trainé avec lui une réputation de traitrise ou de tromperie, comme l'une des grandes usurpations de l'histoire. Gustave Flaubert la résume ainsi dans son Dictionnaire des idées reçues, à l'entrée "Amérique" : 

Bel exemple d’injustice : c’est Colomb qui la découvrit et elle tient son nom d’Améric Vespucci.

En effet, Christophe Colomb, autre voyageur, héritier, lecteur et compatriote italien de Marco Polo (mais de Gêne cette fois), pose en 1492 le pied sur une île des Caraïbes du San Salvador, sol américain découvrant ainsi les Indes occidentales. L'injustice dont parle Flaubert serait donc totale : Colomb aurait donné son nom à la seule Colombie tandis que le nom d’Amerigo donnera "Amérique" soit le nom du continent tout entier, alors que le premier est logiquement arrivé avant le second. 

Une véritable controverse a été lancée après la mort des deux navigateurs, et elle n’est pas encore terminée. Et dans le rang des anti-Vespucci : dans les rangs desquels on compte Bartholomé de las Casas, Voltaire ou Stefan Zweig, auteur d’un livre Amerigo : récit d’une erreur historique .

Mais alors pourquoi, dans cette guerre des découvertes est si disputée, est-ce Amerigo qui a donné son nom à l'Amérique ? La réponse se trouve dans les Vosges, à Saint-Dié, c'est là qu'un groupe de moines cosmographes rassemblés sous le nom de « Gymnase Vosgien » élabore et dessine une nouvelle carte du monde au tout début du 16ème siècle. C’est là que Martin Waldseemüller, qui a lu les écrits de Vespucci fixe sur la carte et le papier le nom "AMERICA" sur le dessin rudimentaire du nouveau continent. Car Vespucci, à la différence de Colomb, a théorisé sa découverte, en plus d’être lui aussi arrivé dans l’actuelle Amérique on lui doit le concept de "Nouveau Monde". La carte se diffuse à travers l'Europe, et quand un nom est donné à une chose, il est difficile de faire marche arrière.    

La réputation de Colomb l'a finalement emportée et ses voyages sont restés plus célèbres que ceux de Vespucci. Cette concurrence des deux navigateurs tient à la fois de la guerre économique, de la lutte pour la renommée, d'une course de vitesse et d'une guerre de territoires. La course se poursuit.  

On peut lire Le Nouveau Monde : Les voyages d’Amerigo Vespucci traduit par Jean Paul Duviols aux éditions Chandeigne .  

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Amerigo Vespucci (1454 - 1512)

Dans l’ombre de christophe colomb.

Amerigo Vespucci, estampe de Crispijn van de Passe l'Ancien, vers 1590, British Museum, Londres, Royaume-Uni. Autour du portrait est inscrit : Amerigo Vespucci le Florentin, découvreur et conquérant de la terre du Brésil.

C’est injuste... Car il  fut bien le premier à prendre toute la mesure de la découverte. Contrairement à Colomb qui resta persuadé jusqu’à sa mort d’avoir atteint la partie la plus orientale de l’Asie, Amerigo Vespucci a le premier pressenti que l'Amérique était bien un continent à part entière.

La postérité a su lui rendre justice.

La Vierge de la Miséricorde, fresque de Domenico Ghirlandaio, vers 1472, église Ognissanti, Florence, Italie. Amerigo Vespucci est représenté entre le vieillard en rouge et la Vierge.

Un financier florentin

Simonetta Vespucci, cousine d'Amerigo Vespucci, Sandro Botticelli, vers 1480, musée Städel, Francfort, Allemagne.

Le premier prendra comme modèle la cousine d’Amerigo, Simonetta Vespucci, pour sa célèbre toile La Naissance de Vénus . Le second représentera toute la famille Vespucci, dont le jeune Amerigo, dans une fresque destinée à l'église d'Ognissanti de Florence et intitulée La Vierge de la Miséricorde .

Neveu de Giorgio Antonio Vespucci, religieux dominicain et propriétaire de l’une des plus riches bibliothèques de Florence, Amerigo suit les cours de son oncle au couvent de San Marco. Bien qu’initié à la culture humaniste et aux auteurs anciens, il s’intéresse surtout aux sciences, en particulier les mathématiques et la physique.

Ange Politien (à droite) au côté de Cristoforo Landino (au centre), détail de la scène de l'Annuncio dell'angelo a Zaccaria, peinte par Domenico Ghirlandaio entre 1486 et 1490 dans la Chapelle Tornabuoni de la basilique Santa Maria Novella à Florence.

À la mort de son père, en 1483, Vespucci reprend les affaires familiales et devient l’administrateur commercial du banquier Laurent de Médicis, dit le Popolano, et de son frère Jean, cousins de Laurent le Magnifique.

Parallèlement à ses activités commerciales, Vespucci fréquente des écrivains humanistes renommés tels Ange Politien et Luigi Pulci. Passionné par l’astronomie et la cosmographie, il constitue une énorme collection de cartes et d’ouvrages spécialisés.

L?adieu de Christophe Colomb aux souverains espagnols Isabelle de Castille et Ferdinand d?Aragon, Grands Voyages, America pars quarta, gravure, Théodore de Bry, Francfort, 1592, BnF, Paris.

La rencontre avec Colomb

Désormais homme de confiance des frères Médicis, Vespucci est envoyé en 1492 à Séville, qui est alors le plus important centre économique de Castille. Il y devient l’agent du banquier florentin Gianetto Berardi lequel finance l’armement et l’approvisionnement de bateaux espagnols ainsi que la traite des esclaves.

Le contact des marins et leurs récits fascinants éveille aussitôt son intérêt pour la navigation. Selon toutes vraisemblances, Berardi participe au financement du premier voyage de Colomb outre-Atlantique. Vespucci fait à cette occasion la connaissance du navigateur génois et à son retour des Antilles l’accompagne à Barcelone où il est reçu solennellement par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille .

La « Santa Maria à l'ancre », Andries van Eertvelt, vers 1628, National Maritime Museum, Londres. L' un des trois navires ayant permis à Christophe Colomb de traverser l'océan Atlantique lors de sa première expédition, en 1492.

En avril 1495, Berardi obtient un contrat pour l'envoi aux Indes de douze caravelles , divisées en trois convois, dont le départ s’échelonnera entre avril et septembre, afin de ravitailler la colonie d’Hispaniola fondée par Colomb. Mais les retards s’accumulent et l’armateur meurt huit mois plus tard sans qu’aucun navire n’ait appareillé.

En tant qu’exécuteur testamentaire, Vespucci a pour mission de remplir le contrat. En janvier 1496, une première flotte prend donc le large à destination des Indes. Hélas, à peine parties, les quatre caravelles sont victimes d’une tempête et sombrent. Tout le chargement est perdu mais par chance seuls trois marins ont péri.

Vespucci est contraint de liquider la compagnie commerciale de Berardi et se consacre désormais à ses propres affaires. Souhaitant mettre à profit son expérience dans la fourniture de matériel pour les expéditions maritimes, le Florentin décide de devenir navigateur.

Amerigo Vespucci devant affronter les indigènes de l'île d'Ity (peut-être proche des Bermudes), lors de son premier voyage vers le Nouveau Monde, comme décrit dans sa Lettre à Soderini en 1505. Gravure de Théodore de Bry, 1592, musée d'Histoire de Miami, Floride.

En mai 1499, Vespucci obtient une place d'astronome et de cartographe dans une expédition dirigée par Alonso de Ojeda, un ancien lieutenant de Colomb, qui appareille de Cadix. Les Espagnols atteignent la côte sud-américaine non loin du delta de l’Orénoque, dans l’actuel Venezuela. L’itinéraire emprunté ensuite par la flotte est assez flou. Il aurait conduit Vespucci le long des côtes brésiliennes, un an avant Cabral , jusqu’à l’embouchure de l’Amazone où le Florentin se serait attardé et aurait découvert une flore et une faune paradisiaque. Le navire de Vespucci serait ensuite descendu jusqu’à Recife avant de mettre le cap au nord-ouest.

Parvenant au lac de Maracaibo, les Espagnols découvrent un village de maisons de paille sur pilotis, entre lesquelles les indigènes circulent en pirogue. Ils baptisent cette contrée Venezziola (Venezuela), soit littéralement « petite Venise » .

Vespucci aurait ensuite atteint une île peuplée de géants et qui semble correspondre à Curaçao, avant de rejoindre Hispaniola où il séjourne deux mois. L’expédition fait son retour à Cadix en septembre 1500, les navires chargés de perles et surtout d’esclaves.

Vue panoramique de Lisbonne, enluminure de la Chronique de Dom Afonso Henriques par Duarte Galvão vers 1500.

Au service du Portugal

Alors qu’il se prépare pour un nouveau voyage, le navigateur voit ses projets contrariés par une décision des souverains espagnols qui interdisent l’embarquement de ressortissants étrangers dans les expéditions de découverte. Vespucci ne s’avoue cependant pas vaincu et se rend au Portugal, où fort de son expérience, il convainc le roi Manuel Ier de lui confier trois navires.

Gravure sur bois illustrant la première édition de la lettre d'Amerigo Vespucci en 1505 sur les îles récemment découvertes : elle représente le roi du Portugal pointant le doigt vers trois caravelles  et vers des Indiens qui semblent s'enfuir.

Longeant les côtes sud-américaines en direction du sud, il dépasse l’équateur ainsi que le tropique du Capricorne. Vespucci indique même avoir atteint les 50 degrés de latitude sud, soit à peine à 650 kilomètres de la Terre de Feu, pointe sud du continent ! Son affirmation est cependant peu crédible puisqu’il ne mentionne pas l’estuaire du Rio de la Plata qu’il aurait obligatoirement dû voir.

Vespucci va naviguer durant presque un an dans l’hémisphère sud et découvrir une faune et une flore totalement inconnues en Europe. Contrairement à Colomb, il n’est ni guidé par la recherche de métaux précieux, ni par l’évangélisation des indigènes. Sa démarche est avant tout d’ordre scientifique. Ses notes sur les mœurs des populations autochtones du littoral brésilien sont d'un considérable intérêt ethnologique et anthropologique et témoignent d’un authentique talent d’observation.

Amerigo Vespucci découvrant la constellation de la Croix du Sud avec un « astrolabium », gravure de Jan Collaert, d'après Stradanus, 1591.

Vespucci se livre également à des observations nocturnes de la lune qui lui permettent de mieux calculer sa longitude et déterminer la distance est-ouest parcourue. Ses constations le conduisent à en déduire l’existence d’une terre extrêmement vaste.

Surtout, et contrairement à Colomb qui demeure convaincu que les terres qu’il a découvertes constituent la partie la plus à l’est de l’Asie, Vespucci pense qu’il s’agit d’un continent à part entière. Long de seize mois, ce voyage en Amérique australe aura énormément d’impact et ouvrira la voie à Magellan vingt ans plus tard.

Entre mai 1503 et juin 1504, Vespucci aurait également participé à une nouvelle expédition, toujours patronnée par le roi du Portugal. Commandé par Gonçalo Coelho, ce quatrième voyage, pour lequel de sérieux doutes subsistent, l’aurait mené à nouveau au Brésil, jusqu’au port de Bahia, via l’île Fernando de Noronha.

Ville de Séville au XVIe siècle, Alonso Sánchez Coello, musée des Amériques, Madrid, Espagne.

Retour à Séville

Après cette ultime expédition, Vespucci fait son retour à Séville où il retrouve Colomb avec lequel il continue à entretenir d’excellents rapports. En février 1505, Vespucci se rend à la cour de Ferdinand d’Aragon, avec une lettre de recommandation de Colomb en poche. Le roi lui confie de nouvelles expéditions avec pour but de découvrir un passage vers l’ouest.

Vespucci se montre d’autant plus sensible à la proposition du souverain que les Portugais ont fait preuve d’une certaine ingratitude à son égard et rétribuent mal ses services. Deux mois plus tard, il se voit accorder la nationalité castillane ainsi qu’une pension.

Tout en restant à la disposition de la Couronne, Vespucci reprend ses activités d'armateur. Il est chargé de monter avec Vicente Pinzón, une expédition vers l’île des Moluques (à l’est de l’actuelle Indonésie), à laquelle il doit participer comme capitaine d'un navire. Il achète une partie du ravitaillement mais le projet est finalement avorté, l’obligeant à revendre tous les équipements rassemblés.

Amerigo Vespucci débarque en Amérique, Théodore de Bry, gravure, XVIe siècle.

Le succès de Mundus novus

Au même moment, le nom de Vespucci commence à être connu dans toute l’Europe. En effet, le navigateur a relaté son troisième voyage à son protecteur, Laurent de Médicis, et une compilation de ses lettres a été publiée sous la forme d’un ouvrage en latin intitulé Mundus novus ( Nouveau Monde ).

Ce texte constitue le premier témoignage sur le Nouveau Monde relaté de manière scientifique et dénué de tout sentiment religieux ou missionnaire. Dans cette œuvre, dont en réalité rien ne prouve qu’il en soit réellement l’auteur, Vespucci dépeint la nature luxuriante et paradisiaque des nouvelles terres, le corps gracieux des femmes, le chant mélodieux des oiseaux et les couleurs flamboyantes des perroquets.

L'image du cannibalisme, gravure de Johann Froschauer pour une édition du Mundus Novus d'Amerigo Vespucci, publié à Augsbourg en 1505.

Vespucci relate des combats avec des indigènes belliqueux et exprime son horreur devant les rituels cannibales, décrits pour la première fois, et dont un des marins de son expédition fut la victime.

Dans la foulée de Mundus novus , le récit des quatre voyages de Vespucci est également publié à partir des lettres adressées par le navigateur à son ami d’enfance, l’homme d’État florentin Pier Soderini. La perception du monde et le style vivant et imagé utilisé par le navigateur, répondent parfaitement aux attentes du public lettré et les deux ouvrages connaissent aussitôt un succès retentissant.

Les lettres de Vespucci sont traduites en plusieurs langues et circulent dans toute l’Europe au point de devenir les textes contemporains les plus diffusés depuis l’invention de l’imprimerie, un demi-siècle plus tôt.

Carte de 1507 par Martin Waldseemüller ; première carte à inclure le nom « Amérique » et à représenter les Amériques comme séparés de l'Asie. Il n'y a qu'un seul exemplaire de la carte qui a été conservé et acheté par la Bibliothèque du Congrès en 2001 pour 10 millions de dollars. L'agrandissement fait un focus sur la désignation « America ».

En 1507, le cartographe Martin Waldseemüller , chanoine de Saint-Dié (Vosges) et passionné de géographie, fait paraître un traité de géographie intitulé Cosmographiae Introductio dans lequel est présentée pour la première fois une description du Nouveau Monde, accompagnée d’une lettre de Vespucci faisant part de ses explorations. L’auteur propose de baptiser le continent « America » en l’honneur de celui qu’il imagine être son découvreur, Amerigo Vespucci. Ce toponyme est également repris sur la carte de Waldseemüller qui accompagne l'ouvrage, carte où figure pour la première fois le terme « America » . Publié en 1507, l’atlas connaît un très grand succès et 1000 exemplaires sont vendus en quelques mois, contribuant à la diffusion du mot « Amérique » , du moins parmi les spécialistes. Trente ans plus tard, Mercator reprendra le nom  « America »  dans ses planisphères. Colomb ne put s’en offusquer puisqu’il mourut un an avant la publication de l’atlas de Waldseemüller. Vespucci, qui lui survécut quelques années, n'en fut pas plus informé. En Espagne où il finit sa vie, sans doute n'a-t-il jamais eu connaissance du bel avenir de son prénom.

Carte d?Amérique, avec les représentations de Christophe Colomb, Amerigo Vespucci, Fernand de Magellan et Francisco Pissarro, Théodore de Bry, 1566, dans Americae, Vol. VI, bibliothèque d'art, Dist. RMN, Berllin.

Pilote majeur de Castille

En 1508, Vespucci est à nouveau convoqué à la cour de Ferdinand, à Burgos. Voyant ses services enfin récompensés par le roi, il est nommé « Pilote majeur de Castille » de la Casa de Contratación, une institution créé quelques années plus tôt pour contrôler le commerce et la navigation avec le Nouveau Monde et basée à Séville.

Disposant d’un salaire annuel de 50 000 maravédis plus 25 000 autres de frais de représentation, Vespucci se voit confier la direction d’une école de navigation, habilitée à délivrer un brevet à tous les navigateurs voyageant vers le Nouveau Monde.

Statue de Vespucci à la Galerie des Offices de Florence.

Empêché de reprendre la mer par ses nouvelles attributions, il se fixe définitivement à Séville où il consacre tout son temps à ses fonctions, tentant d’élever le savoir des marins espagnols, souvent illettrés et peu formés aux techniques scientifiques. Il initie les futurs navigateurs à la cosmographie et à l’astronomie ; il leur enseigne également ses méthodes de détermination de la longitude ainsi que le maniement du quadrant et de l'astrolabe.

À la pointe du progrès technique, il envisage de créer des navires dont la coque serait revêtue de plomb. Vespucci est tellement passionné par sa tâche qu’il distribue sa carte étalon à tous ceux qui la lui demandent. Inquiet d’une divulgation des découvertes espagnoles, le roi Ferdinand doit personnellement intervenir pour exiger du navigateur qu’il ne transmette dorénavant ses précieuses cartes qu’aux personnes nommément désignées par lui.

Attaqué par le paludisme qu’il avait sans doute contracté lors de son dernier voyage, Vespucci s’éteint à Séville le 22 février 1512, quelques années seulement avant que Magellan ne réalise son rêve en contournant pour la première fois le continent auquel il avait donné son nom.

Vos réactions à cet article

Recommander cet article, pasgal (25-08-2020 17:16:40).

Question à Julien Collat : Vespucci a-t-il su qu’il avait donné son nom au Nouveau Monde ?

Henri Cotta (14-02-2018 17:35:59)

Pour rentrer dans les détails, lire l'excellent "Amerigo" de Stefan Zweig !

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

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Par julien colliat.

Julien Colliat

Julien Colliat

Julien Colliat

Sa spécialité universitaire est l’histoire contemporaine mais il se passionne pour tous les domaines de l'Histoire y compris les plus inattendus. Cette ouverture d'esprit l'amène à collaborer à de nombreux livres de vulgarisation historique et des documentaires télévisés. Il a publié ainsi en 2019 une Anthologie de la répartie aux éditions du Cherche-Midi.

Sous la bannière Herodote.net, il a signé en 2018 un hors-série du magazine belge Télépro sur l'Histoire de la Belgique.

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Amerigo Vespucci Crédits : © The Granger Collection, New York City

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Amerigo Vespucci fut un explorateur italien. Il donna son nom aux Amériques, bien qu’il ne fût pas le premier Européen à les explorer. En effet, il traversa l’océan Atlantique plusieurs années après le premier voyage de Christophe Colomb.

Amerigo Vespucci naît à Florence (Italie) en 1454. En 1491, il part vivre en Espagne, où il travaille pour une grosse entreprise commerciale. Il rencontre Christophe Colomb et l’aide à préparer ses navires pour ses deuxième et troisième voyages.

Vers 1499, Amerigo Vespucci embarque lui-même à bord d’un navire espagnol, en tant que navigateur (pilote). Il explore la côte nord-est de l’Amérique du Sud, puis revient en Espagne. En 1501, il repart, cette fois sur un vaisseau portugais. Il explore la côte sud-est de l’Amérique du Sud.

À son retour en Europe, [...]

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Christophe Colomb

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Simón Bolívar

Le chef militaire Simón Bolívar aida les pays d'Amérique du Sud à conquérir leur indépendance au 19e siècle. Il fut surnommé El Libertador (le « Libérateur »).

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Lamas dans les Andes

Dans les Andes, les agriculteurs élèvent les lamas pour leur laine.

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Caracas, capitale du Venezuela : vue de la ville depuis le musée des Beaux-Arts.

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Le 22 juin 1610, Henry Hudson fut abandonné par son équipage du Discovery dans la baie d'Hudson.

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Jean Cabot débarqua à Terre-Neuve en 1497. Il fut l'un des premiers Européens à poser le pied en Amérique du Nord.

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L'Amérique au 18e siècle

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Exploration de l'Amérique par Robert Cavelier de La Salle

Cette gravure illustre la dernière expédition de l'explorateur français Robert Cavelier de La Salle.

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Amerigo Mateo Vespucci

Navigateur italien, le nouveau monde doit son nom au navigateur italien amerigo vespucci..

Amerigo Vespucci carte

Jeunesse de Vespucci

Amerigo Mateo Vespucci (connu à son époque sous le nom de Alberico Vespucio) est né à Florence le 9 mars 1454, il est le fils de Nastagio Vespucci, un notaire public, et de Lisa de Andrea Mini sa mère. Très jeune, Amerigo et ses frères et soeur, Girolamo, Bernardo et Agnoletta, furent délaissés par leur mère qui préférait s'occuper de l'aîné Antonio.

Amérigo s'instruit auprès de son oncle Giorgio Antonio Vespucci, religieux dominicain qui enseigne la grammaire et la littérature à la noblesse florentine et fréquente à ce titre la Maison des Médicis, haut lieu de la culture. Amérigo s'intéressaient davantage aux mathématiques, à l'astronomie, à la cosmographie et à la physique. Entre 1478 et 1480, Amerigo accompagne son oncle Giorgio Antonio, en mission diplomatique en France pour le compte de Médicis, pour lui servir de secrétaire. A Paris il rentre en contact avec certains personnages illustres de la cour de France et de nombreux marchands florentins, venus en France pour leur négoce. Il rencontre Bartolomé Colomb, le frère de Christophe, venu solliciter le roi Louis XI, pour le compte de son frère, qui faisait le projet de découvrir une nouvelle route des Indes.

Mais Amerigo doit revenir en Italie à la suite du décès de son père en 1482, pour s'occuper de la succession.

Puis il commence une carrière d'intendant dans la Maison de Lorenzo de Pier Francesco (dit le "Popolano"), une des branches de la famille Medicis. Il est en contact avec des hommes de lettres, des philosophes, des scientifiques, des peintres florentins de l'époque, tels que Léonard de Vinci et Sandro Botticelli. On discute de l'existence de terres au sud de l'équateur et de différentes races.

Amerigo Vespucci en Espagne

La famille Medicis fait du commerce dans toute la péninsule ibérique. En septembre 1489, le correspondant de Lorenzo de Pier Francisco l'informe de la mauvaise gestion des comptes de Séville. Le "Popolano" décide alors d'y envoyer des hommes de confiance pour y remettre de l'ordre. Début 1492, Amerigo est envoyé à Séville par Laurent de Médicis, il rejoint Juanoto Berardi pour mettre de l'ordre dans la gestion de son négoce dans la péninsule ibérique. Depuis plus de dix ans, Juanoto Berardi, travaille pour le compte des Medicis, il est le commerçant florentin le plus influent en Andalousie.

On ne pense pas que Vespucci ait rencontré Christophe Colomb le 17 avril 1492, au moment de la signature des "Capitulations de Santa Fé" qui est l'acte juridique par lequel la reine Isabelle de Castille accepte de financer la moitié des frais du projet de Colomb, - des banquiers génois de Séville, prêtent le solde à Christophe Colomb - qui sera amiral, vice-roi et gouverneur des "îles et terres fermes" à découvrir. Il est par contre certain que Vespucci était présent à Barcelone quand Colomb revint triomphalement de son premier voyage, le 20 avril 1493.

Par la suite Amerigo Vespucci et Christophe Colomb entretiendront des relations commerciales puis d'amitié. Ainsi, au service de Berardi, Vespucci prend part à l'affrêtement du deuxième voyge de Christophe Colomb pour les Indes, lequel prend la mer à Cadix le 25 septembre 1493.

Au début de l'année 1494, Bartolomé Colomb se met d'accord avec Berardi et Vespucci pour préparer le voyage qu'il doit entreprendre en avril. Les accords commerciaux concernent des cargaisons d'esclaves noirs.

A la suite de la découverte des Antilles en 1492 (Bahamas, Cuba et Hispaniola) par Christophe Colomb, les Espagnols se garantirent l'accès du nouveau monde lors du traité de Tordesillas du 7 juin 1494, qui partageait le monde avec les Portugais à partir d'un méridien traversant l'Atlantique.

A la fin de l'année 1495, Berardi décède. En février 1496 Vespucci affrête pour lui-même une flotte de 4 navires qui font naufrage au large des côtes de Cadix, Rota et Tarifa.

Les différents voyages d'Amerigo Vespucci

Comme Christophe Colomb, Vespucci s'est interessé au Nouveau Monde situé à l'ouest. La principale question que se pose les historiens c'est le nombre de voyages que le florentin aurait réellement effectué. En effet, Vespucci ne figurant sur aucun document d'équipage connu à ce jour, seules les lettres qu'il a laissé témoignent de ses voyages.

- Dans la première de ses lettres, "Mundus Novus" , qu'il adresse à Lorenzo de Pier Francesco au mois de mars ou avril 1503, il indique avoir quitté Lisbonne (sous pavillon portugais) le 14 mai 1501, passé le Cap Vert et avoir débarqué entre le Venezuela et le Brésil. Il fait part de son sentiment de se trouver face à un Nouveau Monde.

- La seconde lettre de Vespucci est adressée de Lisbonne, le 4 septembre 1504, à Piero Solderini, Magistrat suprême de la République de Florence. Il y décrit quatre voyages vers le Nouveau Monde: les deux premiers au service des Rois Catholiques, et les deux autres pour celui du roi Don Manuel Ier du Portugal.

• Cadix, 18 mai 1497 - 15 octobre 1498 : Vespucci affirme avoir touché la Terre Ferme (16° N - 90°O), mais les relevés ne correspondent à aucun point de la côte mais à un lieu se trouvant à l'intérieur du Honduras. • Cadix, 16 mai 1499 - 8 septembre 1500 : cette expédition coïncide avec celle de Ojeda qui passa par Trinidad et le Honduras. C'est au cours de ce voyage qu'il découvre l'embouchure de l'Orénoque. Il longe la côte de l'actuel Brésil vers le sud, jusqu'au cap Sao Agostinho, à la hauteur du 6e parallèle, au sud de l'équateur. Sur la route du retour, il touche Trinidad, puis Haïti. Pendant tout ce voyage, comme Christophe Colomb, Amerigo Vespucci croit longer la côte orientale de l'Asie • Lisbonne, 10 mai 1501 - 7 septembre 1502, lettre adressée  par Vespucci à Lorenzo Pier di Medici, ambassadeur de Florence auprès du roi de France, et traduite en latin pour être publiée à Paris dès 1503 sous le titre de "Mundus Novus" où il aurait été le pilote de l'expédition. Le but du voyage aurait été la recherche d'un passage au sud ouest à une latitude qui serait proche de celle du détroit de Magellan. Vespucci y déclare avoir longé la côte brésilienne du nord au sud, à partir de huit degrés de latitude sud, ce qui lui a permis de découvrir une terre qui n’était pas une île mais un continent habité « par un plus grand nombre de peuples et d’animaux qu’en notre Europe, ou qu’en Asie ou bien en Afrique3 », là précisément où l’on pensait qu’il ne pouvait y avoir qu’une mer, l’Atlantique, ou, s’il y avait des terres, qu’elles étaient inhabitables à cause d’une température trop élevée. • Lisbonne, 10 mai 1503 - 18 juin 1504 : ce voyage semble correspondre à celui de Gonzalo Coello.

Les lettres de Vespucci à différents destinataires mettent en évidence des erreurs ou des incohérences . Les lettres adressées à Lorenzo de Pier Francesco sont différentes. Les routes indiquées dans celles à Solderini ne correspondent plus. Aussi si l'on peut être certain que Vespucci a voyagé vers le Nouveau Monde, finalement les dates et le nombre des voyages sont incertains.

Cependant on opeut découvrir dans les lettres de Vespucci de précieuses informations (l'usage de la coca, des combats avec des tribus cannibales, la description d'animaux inconnus, l'utilisation du hamac, etc...).

Au début de 1505, Vespucci est appelé par le roi, à Séville à la cour d'Espagne, la reine est morte en novembre 1504; Christophe Colomb est tombé en disgrâce. Il est nommé ainsi que Vicente Yanez Pinzon capitaines d'une prochaine expédition vers les Indes. Mais en 1506 le roi meurt et le projet est abandonné

En 1507, Vespucci travaille pour la "Casa de Contratacion" dont il devient le premier pilote. Il s'agit d'un organisme chargé de s'assurer que tout navire quittant Séville (seul port de départ autorisé) soit muni des équipements nécéssaires à la navigation et à la survie de l'équipage et du navire. Son travail consiste à désigner les pilotes et à dessiner les routes des futures expéditions. Il ne peut donc pas naviguer.

"Mundus Novus" - Nouveau Monde

En 1507, un chanoine imprimeur du nom de Gauthier ou Vautrin Lud décide en 1507 de rééditer la "Cosmographia de Ptolémée" , l'ouvrage géographique de référence à cette époque. Il fait appel à un géographe allemand résidant à Saint Dié en France nommé Martin Waldseemüller , pour mettre l'ouvrage à jour. C'est alors qu'ils se souviennent de la lettre de Vespucci de 1503 dans laquelle il est le premier à faire état d'un "Mundus Novus" et le nouveau continent est baptisé "Americi terra" . C'est ainsi que le 25 avril 1507 , un ouvrage de 52 pages fut publié, dans lequel apparaissent les cartes des terres nouvellement découvertes et les récits des 4 voyages de Vespucci. A l'intérieur du livre, il est dit que Amerigo Vespucci a été le premier à révéler ces terres au monde. Waldseemüller y mentionne même la quatrième partie de la terre et ajoute comme proposition personnelle, "que l'on pourrait appeler désormais terres d'Americus ou America, puisque c'est Americus qui l'a découverte".

Americ Vespuce, ses voyages et ses découvertes devant la critique

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  • Référence bibliographique

Vignaud Henry. Americ Vespuce, ses voyages et ses découvertes devant la critique. In: Journal de la Société des Américanistes . Tome 8, 1911. pp. 75-115.

DOI : https://doi.org/10.3406/jsa.1911.3728

www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1911_num_8_1_3728

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)
  • I Biographie sommaire de Vespuce [link]
  • II Le premier voyage [link]
  • III Les objections au premier voyage [link]
  • IV Examen de ces objections. [link]
  • V Deuxième voyage [link]
  • VI Troisième voyage [link]
  • VII Quatrième voyage [link]
  • VIII Cinquième et sixième voyage (supposés) [link]
  • IX Droiture et compétence de Vespuce [link]
  • X Importance des découvertes de Vespuce [link]
  • XI Accusateurs et défenseurs de Vespuce [link]
  • XII Vespuce et Colomb [link]

Texte intégral

, AMERIC VESPUCE

SES VOYAGES ET SES DÉCOUVERTES DEVANT LA CRITIQUE

Par Henry VIGNAUD

Pbésident de la Société

La mémoire de Vespuce a été pendant longtemps l'objet de singulières préventions , qui, pour tous, ne sont pas encore entièrement dissipées. On l'a accusé de duplicité et de faux. On s'est imaginé qu'il avait cherché par de sourdes menées à ravir un honneur qui appartenait à Colomb ; on a même mis en doute la réalité de quelques-uns des voyages qu'il dit avoir faits. Les recherches de Humboldt, complétées et confirmées par bien d'autres, ont fait tomber la plus grave de ces accusations, car personne ne croit plus aujourd'hui que Vespuce ait été pour quelque chose dans la suggestion faite en 1507, à Saint-Dié, de donner son nom au Nouveau Monde, suggestion qui fut si généralement et si rapidement accueillie. Mais peut-être conserve-t-on encore quelques doutes sur les circonstances qui ont conduit à cela, ainsi que sur la réalité et l'importance des découvertes de ce grand calomnié, bien que la critique ait apporté sur ces points des éclaircissements nombreux qui doivent être considérés comme concluants.

Les fêtes commémora tives de ce qu'on a appelé le baptême de l'Amérique qui ont été célébrées cette année à Saint-Dié, des Vosges, où eut lieu ce baptême, nous fournissent l'occasion d'examiner les pièces de ce long procès et de montrer quelle a été la véritable part de Vespuce dans la découverte de l'Amérique. Nous le ferons aussi sommairement que possible, mais en n'omettant aucun fait essentiel et en ne passant sous silence aucun document authentique ou utile.

Dans le présent Mémoire nous étudierons seulement les voyages de Vespuce. Dans un second travail, nous montrerons comment son nom fut attribué au Nouveau Monde.

II Le premier voyage

10 mai 1497 — 15 octobre 1498. (Honduras, Yucatan, Golfe du Mexique, Floride)

Ce premier voyage de Vespuce, qui le montre précédant Colomb à la terre ferme, est celui qu'on a plus particulièrement mis en question. Il n'en a donné qu'une relation, c'est la première des quatre navigations de sa Letters,. Elle existe sous deux formes : le texte italien original, dont il y a plusieurs variantes, et le texte latin de la Cosmographiee Introduc- tio.

Partie de Cadix le 10. mai 1497 2 avec quelques navires dans le but de

'--'■''- '■'■ ' ; AMERIG VESPUCÈ -■'-'•- :'< 81

découvrir de nouvelles terres, l'expédition se dirigea sur les Canaries, où elle relâcha huit jours, ce qui nous reporte au 24 mai, si l'on suppose que le passage de Cadix à ces îles dura six jours. L'expédition remit à la voile en prenant sa route par Г0 quart S. 0. et navigua ainsi pendant 37 jours, c'est-à-dire jusque vers le 1er juillet^ * date à laquelle on arriva à une côte qu'on jugea être continentale et qui se trouvait dans la zone tor- ride, au 16e degré de latitude Nord et à 1.000 lieues des Canaries, ce qui nous reporte au golfe de Honduras, ou dans ces parages, car on ne peut prendre à la lettre les latitudes et les longitudes déterminées à cette époque par des procédés imparfaits, donnant des résultats qui variaient de un ou plusieurs degrés 2.

De là l'expédition se dirigea vers le N. 0. en suivant les contours de la côte, et deux jours après elle s'arrêta.à un port où elle paraît avoir fait un séjour assez prolongé, car la relation s'étend longuement sur la vie et les usages des indigènes. On pouvait se trouver alors au fond du Golfe de Honduras. Reprenant le cours de sa navigation et toujours en longeant les côtes, l'expédition relâcha au cours de sa route sur divers points, dont deux doivent être mentionnés. Le premier avait cela de particulier que les habitations des indigènes étaient bâties sur l'eau comme à Venise, ce qui fit donner à cette localité le nom de Veneziola ou petite Venise. On a

Société des Américanistes de Paris. G

;82 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS .

objecté que les habitations ainsi décrites furent découvertes, non par Vespuce, mais par Ojeda, qui, dans son voyage de 1499-1500, dont Vespuce faisait également partie', ainsi qu'on le verra plus loin, les trouva près du lac Maracaybo, dans le Venezuela actuel, dont le nom vient précisément de cette particularité. Mais, comme on a constaté que d'autres villages de ce genre existaient alors le long de cette côte, on ne voit pas pourquoi l'expédition de Vespuce, qui suivait constamment le littoral, ne les aurait pas également aperçus. Varnhagen et tous les critiques favorables au navigateur florentin reconnaissent dans cette région celle de Tabasco.

Lé second point est celui que le texte italien original appelle Xaria/> et qui est désigné dans la version latine de la. Cosmographie Introductio par le nom de Paria. Cette dernière mention a soulevé une objection qui a longtemps paru insurmontable. Gomme il était de notorité publique que la découverte de Paria appartenait à Colomb, et comme le premier voyage de Vespuce ne fut d'abord connu que par le texte latin de Jean Basin où le nom de Paria est substitué à celui de Lariab, on crut que le navigateur - florentin avait voulu s'attribuer un mérite qui revenait incontestablement au grand Génois et on n'hésita pas à nier la réalité de son premier voyage. Las Casas, qui était tout dévoué à la mémoire de Colomb, est le premier qui fit valoir cette objection, sur laquelle il insista avec la chaleur qu'il mettait toujours à défendre celui dont il s'était fait l'historiographe *. Herrera reprit l'argument à son compte2, d'autres répétèrent ce qu'ils avaient dit. A défaut du texte italien, qui aurait permis de rectifier immédiatement l'erreur, mais qui ne fut connu que très tardivement, il aurait suffi de lire attentivement le texte latin pour voir qu'il ne pouvait être question de Paria, puisque Vespuce dit en termes précis que le lieu dont il parle se trouve dans la zone torride, près du parallèle du Tropique du Cancer et parle 23e degré de latitude nord. Les indications et la direction que suivait l'expédition, qui tournait le dos à Paria, donnent lieu de croire qu'on se trouvait alors dans la région qu'arrose le rio Panuco et dans le voisinage de Tampico 3.

- '•> -'■ Amerïc véspucè :: .83

Les navigateurs reprirent leur route, après avoir séjourné assez longtemps dans cette province de Lariab, où ils furent très bien accueillis. D'après les textes, ils auraient encore pris le rumb du N. 0. et franchirent une distance de 870 lieues, en continuant à suivre les sinuosités du littoral, comme ils n'avaient cessé de le faire. Mais il y a la, évidemment, une erreur, car 870 lieues dans la direction du Nord-Ouest nous conduisent jusque vers la Californie, en traversant tout le continent ; il. faut donc lire N. E. ce qui indique la seule direction que les navigateurs pouvaient prendre *. Ils côtoyèrent ainsi le littoral du Mexique, de la Louisiane et de la Floride, dont ils contournèrent la péninsule pour remonter vers le nord jusqu'à un magnifique port, où ils résolurent de relâcher pour réparer leurs navires qui étaient en mauvais état 2. Il y avait alors 13 mois qu'ils avaient quitté Cadix, ce qui nous reporte au mois de juin 1498.

De ce port, où ils restèrent 37 jours et qu'on place quelque part sur la côte orientale américaine entre le cap Canaveral et la baie de la Chesapeak, ils partirent pour se rendre à un archipel situé à 100 lieues à l'E. N. E., que l'on suppose être celui des Bermudes 3. Ils y arrivèrent après sept jours de navigation et attaquèrent les naturels dans une île appelée Ity, où ils firent 258 prisonniers, dont 222 furent conduits à Cadix pour y être vendus comme esclaves. C'est le 15 octobre 1498 que se termina cette longue exploration, qui avait duré 18 mois4.

84 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

, « . • . . . ■ ' .

III Les objections au premier voyage

Si la relation que nous venons de résumer, ensuivant les documents d'aussi près que possible, est authentique, elle montre que Vespuce fut le premier qui fit le périple entier du Golfe du Mexique, depuis la péninsule du Yucatan jusque et y compris celle de la Floride, et qu'il reconnut ainsi le caractère continental de l'Amérique du Nord. Elle montre encore qu'il précéda Colomb d'un an dans la découverte qu'il existait un vaste continent à l'Ouest des Antilles, puisqu'il abordait à ce continent en juillet 1497, alors que le grand Génois n'atteignit la terre ferme que le S août 1498 i.

Ce sont là des faits qui tiennent une grande place dans l'histoire des découvertes géographiques, et, comme ils ne nous sont connus que par Vespuce même, comme aucun autre document que sa propre relation ne mentionne le voyage où ils ont été constatés, on s'est demandé si ce voyage avait réellement eu lieu à l'époque et dans les conditions indiquées, et s'il ne faudrait pas voir dans ce récit de Vespuce une fraude perpétrée par lui, à l'aide d'indications recueillies postérieurement par d'autres navigateurs et qu'il se serait appropriées pour s'attribuer la priorité d'importantes découvertes qui ne lui appartiennent pas. •

A l'appui de cette supposition, on fait remarquer qu'outre le silence des documents et des auteurs sur un voyage aussi extraordinaire, le récit de Vespuce soulève les objections suivantes:

II n'y nomme pas les chefs de l'expédition qu'il raconte et parle comme s'il était l'un d'eux. Il ne nomme non plus aucun de ses compagnons.

Son itinéraire l'oblige à avoir fait le périple entier du Yucatan et de la Floride, et l'existence de ces deux grandes péninsules lui échappe.

Il côtoie un territoire où les traces d'ancienne civilisation abondent; il y aborde, il entre en rapports assez étroits avec les Indiens du voisinage et ne soupçonne rien de ces faits. Il ne connaît pas non plus l'existence des Mexicains, que ces Indiens ne pouvaient ignorer.

. AMERIC VESPUCE 85

Longeant de très près Щ terre^ il passe devant l'embouchure de deux grands fleuves, le Rio delNorte et le Mississipi, sans les voir.

Les indications de latitude, de longitude, de direction et de distance qu'il donne sont presque toujours erronées. Un cosmographe instruit comme il l'était n'aurait pas commis de telles erreurs, s'il avait fait lui- même le voyage qu'il raconte. .

IV Examen de ces objections.

Ces objections n'ont pas la portée qu'on croit leur donner.

En ce qui concerne le silence des documents sur la première expédition de Vespuce, on a fait observer que notre navigateur ne dit pas qu'il en était le chef et qu'il se pourrait que la relation qu'il nous donne fût celle d'un des voyages du temps que nous savons avoir eu lieu et dont il aurait fait partie à un titre quelconque. Malheureusement, aucune exploration connue ne correspond à celle que Vespuce relate, et toutes les tentatives qu'on a faites pour reconnaître sa première expédition dans l'une de celles que mentionnent les auteurs ont échoué.

Selon Les Casas, dont la manière de voir sur ce point a été adoptée par Navarrete, parHumboldt,par Major etquelques autres, ce premier voyage du navigateur florentin ne serait autre que celui accompli en 1499-1500 par Ojeda, en compagnie de Vespuce lui-même et de La Cosa. Ce serait, dans ce cas, le second voyage de Vespuce, qu'il aurait dédoublé pour en faire le premier. Telle était l'opinion de Peschel, à laquelle Hugues paraît se ranger1. Un examen attentif des renseignements que nous possédons sur ce voyage d'Ojeda ne confirme pas cette supposition; sans doute on relève quelques points de ressemblance entre les deux expéditions, mais les différences sont bien plus grandes. Les dates ne sont pas les mêmes ; différente aussi était leur destination. Elles ne visitèrent pas les mêmes régions ; l'une explora celles du Nord de l'équateur, l'autre celles du Sud ; cette particularité seule suffît pour écarter l'identité qu'on cherche à établir, et peu de personnes aujourd'hui y croient. Las Casas lui-même ne l'a admise que parce que le texte qu'il avait sous les yeux faisait aller Vespuce à Paria.

A cette supposition on a cru pouvoir en substituer une autre, qui n'est pas mieux fondée.

86 ; SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

- Varnhagen, que plusieurs auteurs ont suivi, Fiske notamment, a cru que c'est avec Pinzon et Solis que Vespuce fit son premier voyage. Ces deux navigateurs sont bien connus par leur célèbre exploration des côtes du Brésil en 1508 ; mais on leur attribue aussi un autre voyage, antérieur à celui-là, qui aurait eu lieu en 1506. Ni cette date, ni le théâtre de l'exploration, ni le voyage même ne nous sont connus d'une manière certaine, et un critique qui fait autorité en ces matières, Harrisse, nie qu'il ait eu lieu. Pour ce dernier il n'y eut qu'un voyage, celui de 1508, qui eut le Brésil pour objectif l. Cependant, comme Oviedo et Gomara parlent vaguement de la découverte du Honduras par Pinzon et Solis, avant Colomb -i, on a supposé que le voyage où cette découverte aurait eu lieu était celui que Vespuce donne pour être le premier qu'il ait fait. Mais, pour arriver à cette identification, il faut changer la date de cette expédition de Pinzon et de Solis que Herrera place en 1506 et qu'il dit avoir eu lieu à la suite du quatrième voyage de Colomb3. 11 faut encore étendre le champ de l'exploration de Pinzon et de Solis jusqu'à la Floride et au delà, alors que tous les témoignages que nous avons à ce sujet limitent leur course au Yucatan et à l'entrée du golfe du Mexique.

Il n'y a donc que des ressemblances éloignées entre les deux explorations, et, pour montrer que le premier voyage de Vespuce a eu des résultats confirmés autrement que parles seules assertions dece navigateur, il n'est pas nécessaire de dénaturer les documents. Nous avons, par exemple, des témoignages cartographiques qui semblent concluants à cet égard. Le premier est celui de La Cosa, qui connaissait Vespuce, avec lequel il avait voyagé, et qui trace en 1500 un planisphère où Cuba figure comme une île, fait qu'il n'a pu connaître à cette date que par Vespuce, quia dû nécessairement passer entre cette île et la Floride qu'il a contournée. Un autre témoignage, décisif celui-là, est donné par Cantino, cet, italien qui était au Portugal en même temps que Vespuce, italien commelui,et qui envoie eii 1502 au duc Hercule d'Esté une carte représentant les derniers résultats des explorations aux régions nouvelles, où figure la péninsule flori- dienrie entière, avec toute une nomenclature dont l'origine est absolument inconnue. D'où pouvait-elle lui venir si ce n'est de Vespuce ?

Enfin, on peut citer encore la Tabula terre nove du. Ptolémée de 1513, quia été dessinée à Saint-Dié en 1508, au plus tard, d'après une carte reçue du Portugal un peu auparavant et où l'on retrouve la péninsule floridienne de Cantino avec sa nomenclature, plus le golfe du Mexique.

■ : /: : :-, americ; vespuce v. ,.,.:;..::! 87..

A cette époque^; la première expédition de Vespuce pouvait seule fournir ces indications, quLsont plus complètes que celles données par Cantino, ce qui motive et justifie la supposition que la carte envoyée du Portugal au duc René, en; même temps. probablement que le texte des quatre navigations, -venait de Vespuce lui-même.

: Une autre objection au premier voyage de Vespuce, objection qui s'est maintenue plus longtemps, parce qu'elle paraissait péremptoire, c'est qu'à l'époque où ce voyage est placé, on constate la présence du Florentin en Espagne! Cette assertion i vient d'un historien sérieux, Muîioz, qui assure avoir vu des pièces établissant ce fait, que d'autres auteurs, tout aussi autorisés, comme Navarrete,„ Irving, et Humboldt n'ont pas hésité à avancer après lui l. S'il fallait une nouvelle preuve que les citations de quelque part qu'elles viennent doivent toujours être vérifiées, on la trou- verait ici. Harrisse a fait cette vérification ; il a examiné les pièces qui prouveraient cet alibi et il a montré qu'elles ne prouvaient rien ; il a cherché s'il en existait d'autres plus explicites à cet égard et il ne les a pas trouvées 2. Devant cette déclaration d'un maître qui ne se payait pas de mots, il a bien fallu renoncer à soutenir que Vespuce était en Espagne à l'époque ou il raconte qu'il explorait les côtes du Nouveau Monde. . ..'...; ;

Les mauvaises raisons n'ont pas manqué pour contester la réalité du premier voyage de Vespuce. Une de celles avancées fréquemment c'est que, s'il avait fait ce voyage, la couronne n'aurait pas manqué de s'en prévaloir lors du procès que Diego Colomb lui intenta pour recouvrer les droits qui lui revenaient , sur les pays découverts par son père. Il s'agissait alors de la Côte des Perles, dont la découverte était contestée à Colomb, et non du Honduras et de la région du N. 0., sur laquelle les héritiers de Colomb n'avaient aucune prétention. . • •: . *

On a dit aussi que, si la Floride avait été découverte par Vespuce en 1498, on n'aurait pas concédé à De Soto en 1512 le privilège de la décou-

88 SOCIÉTÉ DES AMÉRIČANISTES DE PARIS

vrir à nouveau. Cette objection est spécieuse.' Le premier voyage dé Vespucé n'ayant été suivi d'aucun autre dans la même région, on oublia les découvertes qu'il y avait faites, qui ne furent ni vérifiées, ni confirmées par aucune prise de possession. Lorsque, longtemps après, Ponce de Léon entreprit d'aller à la découverte du côté de la Floride, dont on connaissait cependant l'existence, il n'y avait aucun motif pour ne pas lui concéder les terres qu'il y reconnaîtrait, puisque les découvertes' de Vespuce étaient restées sans effet.

Enfin l'omission de ce voyage de Vespuce dans les documents du temps ne saurait non plus être considérée comme une preuve qu'il n'a pas eu lieu. Humboldt a cité des cas .d'omission de faits historiques bien avérés aussi extraordinaires que celui-là. Ainsi, les Archives de Barcelone ne mentionnent pás la réception solennelle que les Rois Catholiques firent à Colomb, au retour de sa découverte, et Marco-Polo ne parle ni du thé qui était d'un usage général en Chine, ni de la Grande Muraille de ce pays qui était une construction extraordinaire К Ajoutons que Barros, qui eut à sa disposition toutes les Archives du Portugal, semble ignorer l'existence de Cadamosto, dont les voyages sont authentiques.

En résumé, il semble qu'il n'y ait aucune raison sérieuse pour regarder le premier voyage de Vespuce comme n'ayant pas eu lieu.

Sans doute, la relation qu'il nous en donne soulève des objections ; mais il ne faut pas oublier que cette relation n'est pas un rapport qui vise à être complet. C'est une simple lettre à un compatriote qui n'a d'autre objet que de l'intéresser, et dont Vespuce prend soin de dire qu'elle n'est qu'un abrégé d'un journal complet qu'il achève de rédiger. Si nous avions ce document, dont on a perdu les traces, on y trouverait des indications plus précises que celles données dans le résumé et probablement aussi une réponse aux objections que ce résumé motive.

VII Quatrième voyage

10 mai 1303— 18 juin 1504. (Ile Fernando de Noronha, côte du Brésil jusqu'au 18° de latitude S.)

Nous n'avons qu'une relation dece quatrième voyage de Vespuce, c'est celle qui formela dernière partie de la Lettera sur ses quatre navigations. Bien que très courte, elle est très explicite sur le but de l'expédition ; mais non sur la route qu'elle devait prendre pour y arriver.

Vespuce commence par dire très nettement que cet objet est File de Malacca « située en Orient, que l'on représente comme très riche et qui sert d'entrepôt aux navires venant du Gange et de la mer des Indes. Il n'ajoute pas qu'on se propose d'y aller par l'Occident, mais ce que nous savons de ses projets et le récit môme qu'il fait du voyage montrent que tel était le plan formé. En terminant sa troisième relation Vespuce dit, en effet, qu'il a l'espoir d'être bientôt mis en position d'aller à la recherche de nouvelles régions du côté de l'Orient, après quoi il rendrait grâce à Dieu, estimant qu'il aurait assuré un grand avantage au Portugal et fait assez pour honorer sa vieillesse.

A cette époque les Portugais, comme les Castillans d'ailleurs, commençaient à se préoccuper de la découverte d'un passage au travers des terres reconnues à l'Ouest des Antilles, par lequel on pourrait se rendre directe- tement au pays des Epices.En réalité, il n'y avait aucune autre raison de croire à l'existence de ce passage que le vif désir de le trouver, à cause du grand profit qu'on espérait en tirer. Vespuce le premier paraît avoir eu à cet égard des idées raisonnées basées sur des indications réelles. Gomme il a dit et répété dans ses diverses relations que les côtes qu'il avait explorées sont celles d'un Monde Nouveau, et qu'iln'y a relevé aucune trace de passage ou de détroit, on ne peut supposer qu'il croyait que ce passage pouvait se trouver quelque part'sur cette côte. Mais les faits observés dans son dernier voyage peuvent lui avoir, suggéré un plan qui n'a rien de chimérique. Lors de ce voyage, il était descendu assez loin vers le Sud pour croire qu'il avait atteintles limites de son Monde Nouveau. La direction des côtes, qui fléchissent sensiblement vers l'Ouest et le golfe qui forme l'embouchure de la Plata, s'il alla jusque là, ce qui est plus que probable, durent tout naturellement lui donner cette conviction. S'il ne l'avait pas eue, il semble qu'il aurait continué à longer les côtes dans la direction du Sud, pour voir jusqu'où s'étendait le continent qu'il avait découvert.

. AMeric vesPlce ;99

II est donc permis de dire que Vespuce dut rentrer à Lisbonne avec la certitude qu'il n'existait aucun autre moyen de se rendre aux contrées de l'Extrême Orient que de contourner au Sud le continent dont il avait constaté .la continuité des côtes jusqu'à la Plata. Si cette supposition est fondée, il est permis de dire,, avec l'auteur d'un livre récent, que c'est à Vespuce que revient incontestablement l'honneur d'avoir le premier attiré l'attention sur le passage vers l'Asie par le Sud-Ouest, que Magellan devait franchir vingt ans plus tard d. ;

Quoiqu'il en soit, l'expédition, forte de six navires, dont l'un aurait été commandé par Vespuce, qui ne nomme pas le commandant en chef, dont il parle cependant comme d'un homme incapable, partit de Cadix le 10 mai 1503 2. Elle fit directement route pour le cap Vert, où elle relâcha 13 jours pour se ravitailler, et se dirigea ensuite vers la Sierra Leone. N'ayant pu y aborder, elle fit voile vers les nouvelles régions, en prenant la direction du S. 0. Après avoir franchi une distance de 300 lieues — il faudrait lire 500 — et franchi l'équateur, elle se trouva le 10 août en vue d'une belle île inhabitée, qu'on croit être celle de Fernando de Noronha, par le 3°50' de latitude S., où le vaisseau amiral se perdit.

Sur Tordre du commandant en chef, Vespuce se rendit avec son, navire à cette île, où deux des vaisseaux de la flottille les rejoignirent. Les deux autres rentrèrent au Portugal quelque temps après. De cette île, Vespuce et ses compagnons se rendirent à la côte brésilienne- et restèrent deux mois au port de Bâhia, découvert au voyage précédent. Prenant alors la direction du Sudet longeant toujours la côte, ils arrivèrent à un port que la relation place au 18° de latitude australe et à 37 degrés de Lisbonne, indication qui doit être erronée en ce qui concerne ce dernier point, car il n'y a pas de port sur la côte orientale de l'Amérique du Sud occupant cette situation. Peut-être s'agit-il du port du Gap Frio, qui est au 23° de latitude australe, à 33° à l'Ouest de Lisbonne3. Les navigateurs restèrent cinq mois en ce port, occupés à charger des bois de Brésil. Ils y construisirent un fortin où ils laissèrent 24 hommes avec 6 canons, et partirent pour Lisbonne, où ils arrivèrent le 18 juin 1504. • Le récit de ce quatrième voyage est le dernier que relate le journal

100 SOCIÉTÉ DES AMÉR1CANISTES DE PARIS

daté de Lisbonne 4 septembre 1504, que Vespuce envoya à Soderini et au duc René. Humboldt * et après lui Varnhagen et Hugues, ainsi que la plupart des auteurs modernes, ont identifié ce voyage avec celui que Gonçales Goelho fit au Brésil en 1503. Le fait que ce voyage eut lieu la même année que celui dont rend compte Vespuce, que ces deux expéditions se composaient chacune de 6 navires dont plusieurs se perdirent et que toutes deux chargèrent du bois du Brésil qui fut apporté à Lisbonne à la même époque forme un ensemble de circonstances qui autorisent cette supposition. Remarquons toutefois que l'expédition de Goelho mita la voile le 10 juin, et qu'il y eut à ce moment un assez grand nombre d'expéditions ayant la même destination et le même objet. Il faut dire aussi que, d'après tout 'ce que nous savons de ce Coelho, c'était un homme habile, tandis que le capitaine de Vespuce était, d'après lui, aussi incapable que présomptueux. Il n'y a d'ailleurs aucune importance à attacher à cette identification, qui n'ajoute rien aux renseignements donnés par Vespuce sur les expéditions auxquelles il prit part et que nous ne connaîtrions pas sans lui.

X Importance des découvertes de Vespuce

Laissons de côté ces spéculations oiseuses sur le rang plus ou moins élevé que Vespuce eut dans les expéditions dont il fit partie à un titre quelconque ; elles n'ont aucun intérêt scientifique. L'essentiel est que ces expéditions ont réellement eu lieu dans les conditions qu'il décrit ; que, seul, il revendique comme ayant été faites sous sa direction, ou d'après ses conseils, les découvertes qu'on leur doit, découvertes dont témoignent les cartes du temps, et que personne, parmi les contemporains, adversaires, ennemis ou indifférents, ne les lui conteste. ■

104 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

* L'importance de ces; découvertes est plus grande qu'on ne le croit généralement. ,

Vespuce est celui de tous les navigateurs de l'ère des découvertes américaines qui a reconnu la plus longue étendue de côtes du Nouveau Monde. A son premier voyage, il parcourut la partie comprise entre le cap de Honduras ou celui de Gracias-à-Dios et la péninsule de la Floride ou peut-être la Géorgie. A sa deuxième exploration il reconnut la côte s'éten- dant du cap Saint Roque au golfe de Venezuela en remontant vers le N. 0. Le troisième voyage fut entièrement consacré à la région du Brésil dont la côte fut suivie depuis le cap Saint-Roque jusque vers la Plata. Enfin, à la dernière de ses quatre navigations authentiques, il revisita

• une partie de la région qu'il avait déjà explorée au voyage précédent. Ainsi, à l'exception d'une partie de l'Amérique centrale, du Venezuela, de l'extrémité méridionale du continent, ainsi que son extrémité septentrionale, de la côte des Etats-Unis au nord de la Géorgie et 3e celle du Canada, Vespuce a reconnu le littoral entier de la partie du monde qui porte aujourd'hui son nom.

Vespuce a non seulement devancé Colomb dans la découverte de la terre ferme, il en a deviné le véritable caractère, alors que le grand Génois lui-même commettait l'erreur incroyable de soutenir, après quatre voyages sur les lieux, qu'il avait atteint les extrémités de l'Asie, dont cependant il était encore séparé par 140 degrés, c'est-à dire par. le double de la distancé qu'il avait franchie !

Cette singulière illusion qui ne pouvait, naître que dans une intelligence

.'étrangère aux principes fondamentaux de la cosmographie telle quelle était alors enseignée, ne troubla jamais Vespuce, et il a fallu recourir à des* documents apocryphes ou à des textes falsifiés pour la lui attribuer. On ne trouve pas un mot dans ses récits authentiques qui permette de dire qu'à aucun moment de sa carrière il crut que les régions nouvellement reconnues à l'Ouest fissent partie de l'Asie ou fussent à proximité. En cela il fut supérieur à Colomb. La constatation qu'il existait des terres au delà des Antilles qui n'étaient pas l'Asie et qui formaient un Monde Nouveau appartient bien à Vespuce, et lors même qu'il serait démontré que son premier voyage est fictif, cela ne lui enlèverait pas le mérite d'avoir

-formulé le premier cette grande idée. Remarquons, en effet, que c'est dans son Mundus Novus, écrit en 1502 ou en 1503 au plus tard, que Vespuce

ea affirmé nettement et à différentes reprises, que les régions nouvellement découvertes formaient un monde autre que celui de l'Asie, connu de toute

^antiquité. Que ce soit alors seulement et non à son voyage contesté de

,1497^-1498; ou à sa seconde exploration, comme il le dit, qu'il arriva à cette conviction, toujours est-il qu'il l'exprime d'abord en 1502 ou 1503,

1 *■'--'■ . ; AMERIC VESPUCE - /. . Ю5

puis dans' sá lettre du' 4 septembre 1504, et; qu'à cette époque, personne encore n'avait écrit pareille chose. On est donc fondé à dire que, même en supprimant complètement le premier.voyage de Vespuce, le mérite d'avoir deviné le véritable caractère des terres que Colomb prenait pour l'Asie appartient en propre à l'auteur du Mundus ISovus. Et tant qu'on n'aura paš découvert quelque document ou quelque témoignage qui lui enlève la priorité de cette conception géniale, on ne pourra lui ravir l'honneur auquel il prétendait et Je faire descendre de la place élevée que les investigations d'une critique impartiale obligent à lui assigner.

11 faut ici ouvrir une parenthèse, pour dire quelques mots de la célèbre carte de La Cosa, qui date de'1500, et que quelques auteurs ont considérée comme montrant que, dès cette époque, son auteur savait que les nouvelles régions étaient distinctes de l'Asie. Si cette supposition est fondée, c'est au pilote de Colomb et non à Vespuce qu'appartient la priorité de la constatation de ce fait important. Voyons si l'examen des documents confirme cette manièrede voir. La carte de La Cosa est un planisphère dont l'objet est de représenter le monde entier, tel qu'il était connu à la date de sa confection, c'est-à dire en 1500. Si son auteur croyait à l'existence d'un nouveau continent, différent de celui qu'on connaissait avant les découvertes de Colomb, ce continent doit figurer d'une manière bien nette, car, dans un document de ce genre, un fait de cette importance géographique ne se démontre que par un tracé graphique qui ne puisse laisser place a aucun doute. Ortel n'est pas le cas ; si la ligne de côtes que montre ,1a carte à l'Ouestdes Antilles est celle d'un Monde Nouveau, comme on l'a dit, nous devons trouver le littoral asiatique plus loin, ainsi que l'indication de l'espace maritime séparant les deux continents, car, remarquons- le bien, les deux choses ne vont pas l'une sans l'autre. On ne peut pas imaginer l'existence d'un continent placé entre les extrémités occidentales du Vieux Monde et ses extrémités orientales, sans imaginer en même temps l'existence d'un océan autre que l'Atlantique s'étendant au delà du Monde Nouveau supposé.. Eh bien! non seulement la carte de La Cosa ne montre rien de semblable, mais elle donne une indication toute contraire, puisque elle est coupée, à l'jtLst, au milieu de l'Inde, de sorte que toute la partie orientale de l'Asie manquerait au planisphère, si ce n'est pas celle-là même qui figure à l'autre bout de la carte, à l'Ouest des Antilles.

On ne saurait donc trouver dans la célèbre carte de La Cosa aucun motif de croire que ce cosmographe avait conçu avant Vespuce l'idée que tout ou partie des nouvelles régions n'appartenait pas à l'Asie. Les cartes de Cantino, de Canerio et celle connue sous le nom de Kuntsmann n° 3, qui sont les. plus anciennes que nous ayons après celle de La, Cosa, motivent une observation du même genre. On sait qu'outre là -partie méridionale

i 06 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS

du Nouveau Monde ces cartes représentent le littoral oriental de l'Amérique du Nord depuis le Grônland jusqu'au Honduras ou à peu près, c'est-à-dire depuis le 65e parallèle Nord environ, jusque vers le 15e. Laissons de côté la question de savoir si, dans la pensée de ces cartographes, ce littoral était celui de l'Asie, toujours est-il que les côtes dont ils dessinent approximativement les contours sont celles de contrées appartenant à ces régions nouvelles que l'on venait de découvrir et que nous savons aujourd'hui être l'Amérique. D'où pouvait venir aces cartographes, en 1502, la connaissance de l'existence de cette partie du Nouveau Monde et de la forme relativement exacte qu'ils lui donnent ? A cette époque, les Cabot, les Gortereal et Vespuce étaient les seuls navigateurs qui eussent parcouru une partie du littoral de cette région ; mais ni les Cabot, ni les Cortereal n'étaient descendus jusqu'à la Floride et n'avaient pénétré dans le golfe du Mexique, Vespuce, au contraire, assurait avoir reconnu tout ce littoral et il était au service du Portugal quand Cantino et son copiste Canerio préparaient leur carte. Pourquoi dès lors chercher ailleurs que chez lui l'origine des informations données par ces cartes? On p'eut donc avancer que le témoignage des cartes du temps confirme les assertions de Vespuce.

Notre Florentin comprit- il que la vaste étendue de cette côte qu'il avait longée se prolongeait sans interruption en formant le littoral d'un seul continent ? On peut se le demander. Vespuce dit, en effet, dans sa première relation, qu'après avoir navigué à l'Ouest pendant un certain nombre de jours, il atteignit une terre inconnue qu'il jugea être continentale *, et qui se trouva être réellement une partie de l'Amérique centrale. Quand il donne la relation de son second voyage, entrepris peu après pour explorer une région voisine de la première, il maintient son opinion que les côtes qu'il reconnut alors appartenaient à la terre ferme 2.

Dans la partie de ses quatre relations consacrée à son troisième voyage, il omet dédire que la région parcourue alors était cette même terre continentale qu'il avait déjà vue deux fois, mais dans son Mundus Novus, qui est relatif à cette troisième navigation, il s'explique très nettement à cet égard, car il commence par rappeler qu'il a déjà donné des renseignements sur les terres que lui et ses compagnons ont cherchées et trouvées pré-

-•' ■-"■-"- : AMERIC VESPUCE ■ 107

cédemment : terres, ajoute-t-il^ qu'il est permis d'appeler Monde Nouveau, expression qui se retrouve plusieurs fois sous sa plume *. - Il semble donc que Vespuce eut tout d'abord là vision bien nette que ce n'est pas seulement 'la partie que nons appelons aujourd'hui Amérique du Sud qui formait un Monde Nouveau, mais que toute l'étendue delà côte qu'il avait suivie à ses différents voyages appartenait à la même formation continentale. Il est évident, cependant, qu'il ne s'arrêta pas à cette idée et qu'après mûres réflexions ou peut-être plus amples informations, il finit' par croire que l'Amérique du Sud seule devait' être considérée comme un continent distinct de celui auquel Colomb avait abordé*

C'est cette conception qu'il fit partager au monde. Les cartes de Cantino, deCanerio et celles dites de Kunstmann, qui sont toutes quatre de 1502, celle de Ruysch du Ptolémée de 1508, qui est la première carte gravée 'où figure une partie des nouvelles .régions, les publications de Saint-Dié en 1507, avec les Cartes de Waldseemuller qui les accompagnaient et d'autres qu'il serait facile de citer témoignent du fait. L'influence de Vëspuce sur la cartographie et la conception géographique du temps fut donc bien' plus grande que celle de Colomb. La thèse de celui-ci, qu'il avait mis à la voile en 1492 pour aller aux Indes par une nouvelle voie et qu'il y était allé, ne trouva que des oreilles incrédules. A part celle de La Cosa, il n'y a pas de cartes postérieures au retour de Colomb en 1493 montrant le monde comme il^croyait avoir constaté qu'il était, tandis qu'il en a un grand nombre traduisant la conception de Vespuce. Ce dernier se trompait en coupant par le milieu la grande formation continentale de l'hémisphère occidental et en faisant de sa partie australe une île; mais cette conception était bien plus près de la vérité que celle de Colomb, qui restait purement chimérique. Chaque découverte nouvelle à l'Ouest modifiait la forme et l'étendue du Monde Nouveau de Vespuce, mais le laissait subsister et le rapprochait de plus en plus de la réalité, tandis que celles de Colomb s'effaçaient rapidement et n'ont guère laissé de traces cartographiques.

Les relations de Vespuce donnent lieu à une autre remarque qu'il faut noter. C'est que, contrairement à Colomb, qui, tout en peignant les indigènes des îles nouvelles comme des gens naïfs, innocents, doués de vertus angéliques, croyait néanmoins aux hommes à queue, aux sirènes et à

des îles habitées par des femmes seules, lui, Vespuce, ne commet aucune

" ' ' ' '"■..■.■.•,. ' ч : " ' ■ ■ ' ;

SOCIÉTÉ DES AMERICAN ISTES DE PARIS

de ces erreurs. Il décrit les Indiens tels qu'ils sont réellement, c'est-à- dire barbares, grossiers, cruels et superstitieux. Il paie cependant, son tribut à la crédulité du temps et à la croyance au merveilleux si généralement répandue au moyen âge, quand il parle d'hommes à stature gigantesque et de femmes douées d'une longévité extraordinaire, mais ces traits sont exceptionnels chez lui et en général ses descriptions et ses peintures ne sont pas en contradiction avec celles des voyageurs plus récents et en position d'être mieux renseignés. Il y a là une preuve d'esprit d'observation et de bon jugement, qui est tout à l'honneur de ce navigateur si souvent mal compris et injustement censuré.

Le Nouveau Monde d’Amerigo Vespucci

Amerigo Vespucci naquit à Florence en 1454 ; il disparut en 1512 : il est le contemporain presque exact de Christophe Colomb (Gênes, 1451-1506), dont, pour certains, il tenta d’usurper la gloire. Protégé des Médicis, il fit un court séjour en France, puis s’installa à Séville au service d’un armateur. C’est là qu’il connut vraisemblablement Colomb. Vespucci s’occupe de l’armement du deuxième voyage de Colomb en 1493, mais il ne voyage pas. Dans ces années, on pense que Colomb a découvert des îles situées à l’Est de Cipangu, ces contrées d’Asie extrême-orientale signalées par les voyageurs occidentaux du Moyen Âge, dont Marco Polo. Vespucci pense qu’il y a autre chose : un continent inconnu ? En 1497, il participe au voyage d’Oreda, le premier de trois ou quatre sur lesquels il embarqua, parfois comme second sur les navires. Le premier voyage le mène le long du golfe du Mexique, peut-être jusqu’en Floride et à la baie de la Chesapeake ; le deuxième le conduit du Venezuela (Petite Venise dont les huttes sur pilotis évoquent la cité italienne) aux côtes du Brésil qu’il va décrire avant Cabral (« découvreur » du Brésil en 1500) ; le troisième, financé par le Portugal, permet à Vespucci de pénétrer un peu à l’intérieur du Brésil, de connaître les mœurs variées des populations (dont l’anthrophagie rituelle des Tupinambas) et de créer quelques mythes sud-américains récurrents ensuite (les géants et les amazones) ; il va aussi très au Sud, vers l’Argentine actuelle (rio de la Plata) et les Malouines à la recherche d’un passage vers l’Ouest (l’Asie, toujours….); le quatrième qui explore le nord du Brésil (Bahia) est un échec. Les journaux de bord de Christophe Colomb seront connus seulement au XIXe siècle. Vespucci publie aussitôt les relations de ses voyages : une lettre à son protecteur Pier Francesco de Médicis, le Mundus novus et la Lettera. Ses textes, contrairement aux journaux du très austère Colomb, s’intéressent au realia et aux mœurs locales, aux individus des deux sexes… Le Mundus novus eut un succès extraordinaire ; cette plaquette publiée en 1504 fut immédiatement traduite et publiée dans les diverses langues de l’Europe : italien, français, tchèque, etc. Il témoignait que c’était un « nouveau monde », et non quelques îles, qui avait été découvert. Le cartographe Waldseemulller en voit un exemplaire à Paris et décide de publier à Saint-Dié, en Lorraine, une nouvelle édition illustrée de la Cosmographie  de Ptolémée (1507), il orne cette édition d’une nouvelle carte un monde intégrant les nouvelles découvertes auxquelles il donne le nom d’America, en l’honneur de l’auteur du Mundus novus. Sur la carte, il ajoute au portrait de Ptolémée celui de Vespucci, accompagné d’une réduction curieuse de la carte, où apparaît pour la première fois le contour de l’Amérique, dont la côte Pacifique qui était alors inconnue des Européens et qu’il situe à l’Est du Japon et de la Chine du Nord. L’iconographie du Mundus novus témoigne que ces découvertes sont attribuées non aux voyageurs, mais à leur mandants, en particulier à Ferdinand d’Aragon, et que la représentation des nobles sauvages, qui aura tant de succès ensuite n’en est pas absente, malgré ou grâce aux rites anthropophages, au goût de la guerre et à l’érotisme de ces populations dénudées comme au Paradis.

Le texte Le Nouveau Monde. Les voyages d’Amerigo Vespucci (1497-1504). Traduction, introduction et notes de Jean-Paul Duviols, Paris, Éditions Chandeigne, Paris, 2005.

Etudes - Alexandre de Humboldt, Examen critique de l'histoire, de la géographie du Nouveau Continent et des progrès de l'astronomie au quinzième et au seizième siècles, Paris, 1836-1839 (volumes IV et V consacrés à Vespucci). - Henry Vignaud, Americ Vespuce (1451-1512), Paris, 1917. - Stephan Zweig, Amerigo, (trad. française :1992). - Luciano Formisano, Amerigo Vespucci, Lettere de viaggio , Milano, Mondadori, 1985. - Roberto Levillier, América la bien llamada, Buenos Aires, 1948

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les voyages d'amerigo vespucci

Les voyages d’Amerigo Vespucci (1497-1504)

Conférence avec projection de documents.

Amerigo Vespucci n’est pas seulement le personnage qui a donné son nom au Nouveau Monde. Ce Florentin, ami de Christophe Colomb, a laissé un témoignage vivant et très documenté sur les côtes orientales du continent américain, dont il avait pressenti l’existence, où l’on peut lire le premier témoignage sur les rites cannibales de « sauvages ». Vespucci a-t-il été le découvreur des côtes du continent américain ? La question peut sembler dérisoire, mais elle a suscité une longue polémique qui dure toujours.

Comment son nom est-il apparu sur la carte de Waldseemüller, membre du Gymnase de Saint-Dié dans les Vosges ? Est-il un mythomane, un usurpateur ou un visionnaire ou un aventurier authentique, honnête et désintéressé ? Ces questions sont posées durant la conférence et des éléments de réponse apportés par des citations et des analyses des cartes projetées.

les voyages d'amerigo vespucci

Voyages ultérieurs et autres réalisations

Les voyages ultérieurs de Vespucci n’ont pas été aussi réussis que l’expédition de 1501, et les spécialistes ne savent pas exactement combien de voyages ultérieurs il a entrepris. En 1503, il s’est rendu au Brésil, mais comme sa flotte n’a pas réussi à faire de nouvelles découvertes, les navires ont été dissous. Vespucci persiste cependant et découvre l’île de Bahia et la Géorgie du Sud avant de revenir à Lisbonne plus tôt que prévu.

Vespucci a peut-être effectué deux autres voyages, en 1505 et 1507, mais les comptes ne sont pas clairs. En 1505, il est devenu un citoyen naturalisé espagnol, et en 1508, il a été nommé pilote-major d’Espagne. Il s’agit d’un poste prestigieux qui l’oblige à utiliser ses considérables compétences en matière de navigation. Vespucci a contribué à développer et à standardiser les techniques de navigation et à sélectionner de nouveaux pilotes.

Il a travaillé à ce poste jusqu’à sa mort le 22 février 1512. Il a contracté la malaria et est mort en Espagne à près de 58 ans. Vespucci est enterré à Florence.

La dénomination de l’Amérique

La réputation de Vespucci a traversé des périodes de ridicule, et il a parfois été considéré comme un intrigant qui a tenté de voler la gloire à Colomb. Mais en réalité, ce n’est pas l’ambition de Vespucci qui a obtenu que deux continents portent son nom : c’est le travail d’un ecclésiastique allemand et cartographe amateur appelé Martin Waldseemüller.

En 1507, Waldseemüller et quelques autres érudits travaillaient sur une introduction à la cosmologie qui contiendrait de grandes cartes, selon la Bibliothèque du Congrès des États-Unis. Waldseemüller a proposé qu’une partie du Brésil que Vespucci avait explorée soit nommée « Amérique », une version féminisée du prénom de Vespucci. Waldseemüller écrit : « Je ne vois aucune raison pour que quelqu’un s’oppose à juste titre à ce que cette partie soit appelée … Amérique, d’après Amerigo , son découvreur, un homme de grande capacité. »

Le nom est resté. Les cartes de Waldseemüller se sont vendues à des milliers d’exemplaires à travers l’Europe. Certains rapports suggèrent que Waldseemüller a eu des doutes sur le nom de l’Amérique, mais il était trop tard. En 1538, un cartographe nommé Gerardus Mercator a appliqué le nom « Amérique » à la fois aux masses terrestres du nord et du sud du Nouveau Monde, et les continents sont connus comme tels depuis lors.

Malgré tout, il n’y a pas lieu de sous-estimer la valeur des contributions de Vespucci aux Européens. Cosme a déclaré : « Amerigo Vespucci a utilisé ses propres connaissances et compétences, ainsi que les connaissances écrites des savants et des explorateurs qui l’ont précédé pour découvrir un Mundus Novus (mot latin signifiant « nouveau monde ») aux Européens. »

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Le nouveau monde : les voyages d’Amerigo Vespucci (1497-1504)

par webmestre0850027t | Déc 10, 2020 | Documentaires

les voyages d'amerigo vespucci

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COMMENTS

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    Le premier voyage attesté, entre mai 1499 et juin 1500, réunit quatre navires partis d'Espagne sous le commandement d'Alonso de Ojeda. Vespucci, chargé d'un navire, quitte Ojeda après avoir touché les côtes de la Guyane. Faisant route vers le sud, il semble avoir découvert l'embouchure de l' Amazone.

  2. Amerigo Vespucci

    Entre 1497 et 1504, il participe à quatre voyages de l'âge des grandes découvertes, à la suite de ceux de Christophe Colomb (qui a entrepris son premier voyage en 1492), les deux premiers au nom de l' Espagne (1499-1500), et deux autres pour le Portugal (1501-1502).

  3. Amerigo Vespucci

    Né en 1454 à la république de Florence ( Italie ), il décède au royaume de Séville (Espagne) le 22 février 1512 à 57 ans. Son prénom a servi à dénommer « Amérique » les terres découvertes par Christophe Colomb en 1492, car contrairement à lui, Vespucci voulait découvrir une nouvelle terre .

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    La controverse sur l'authenticité de ses quatre voyages et sur l'attribution de son prénom au Nouveau Monde fait l'objet d'une analyse détaillée dans cet ouvrage qui offre la première traduction intégrale des écrits de Vespucci : Le Mundus Novus, La lettera qui comprend le récit de quatre voyages.

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