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  • Jules Verne : Voyages au Cœur de l’Extraordinaire
  • Le Voyage Imaginaire : l’exploration des mondes
  • La structure narrative des 7 voyages de Sindbad le Marin
  • Sindbad : la rhétorique de la vraisemblance
  • Le Merveilleux, le Fantastique, et le Mythe dans Sindbad le Marin
  • L’impact de l’illustration dans l’imaginaire vernien
  • Géodésiques de la Terre et du Ciel
  • Jules Verne et ses illustrateurs : une collaboration unique
  • Jules Verne : les légendes sous les images
  • Voyage au Centre de la Terre et Monde Perdu

Au carrefour de l’histoire littéraire, se dresse la figure emblématique de Jules Verne, auteur visionnaire dont les “Voyages extraordinaires” ont défié les frontières de l’imaginaire et de la réalité. Cette exploration débute neuf siècles après Sindbad, lorsque Verne rédige “Voyage au Centre de la Terre” en 1864.

Notre périple à travers cet article nous amène à nous interroger : que s’est-il passé entre le IXème siècle de Sindbad le Marin et le XIXème siècle de Jules Verne ? Comment les avancées en exploration géographique, les évolutions socioculturelles, et les bouleversements scientifiques ont-ils façonné l’univers de Verne ?

En nous plongeant dans le labyrinthe des mondes inventés par Verne, nous découvrirons comment son génie littéraire a su capter l’esprit de son temps, tout en anticipant les rêves et les cauchemars de l’avenir. Nous explorerons également le concept d’utopie et sa manifestation dans les récits de Verne, en le reliant à la tradition littéraire du voyage imaginaire et aux réflexions philosophiques qu’elle suscite.

L’exploration du monde

Beaucoup de choses et en particulier l’exploration du monde. Les connaissances et le manque de connaissances chez Sindbad font que l’inconnu laisse beaucoup de place à l’imaginaire. Avec le voyage imaginaire, nous avons la dialectique du connu et de l’inconnu. La propension du connu est de plus en plus forte à mesure que l’on approche du monde actuel.

Le monde, encore “ouvert” jusqu’à la fin du Moyen-Âge, va se refermer au début du XXème siècle. La première césure apparaît à la Renaissance et les grandes navigations, avec l’exploration de l’Ouest du monde, qui reste une énigme jusqu’en 1492.

Le monde moderne naît en 1492. Le voyage de Christophe Colomb est un voyage réel, qui marque l’inauguration du monde et de la civilisation (ainsi que la destruction des Incas et des Aztèques). L’imaginaire européen au XVIème siècle est déjà corrompu par l’argent et l’appât du gain.

Magellan, qui tourne autour du monde, et Vasco de Gamma nous donnent une meilleure connaissance du monde après le XVIème siècle, avec l’amélioration des bateaux et de la navigation, ainsi que l’exploration de l’Afrique ( the Dark Continent ). N’oublions pas non plus les grands mythes énigmatiques : les mers australes.

Au XIXème siècle, l’expansionnisme laisse sa place à la colonisation. Quelques pays se partagent le monde, dont la France et la Grande Bretagne. Les taches blanches (blancs) sur la carte sont de moins en moins nombreuses. À l’époque de Jules Verne, il restait encore un quart du monde qui restait inconnu, ce qui laissait libre cours à l’imagination.

L’utopie

La présence de l’utopie est un élément qui va correspondre à l’éclosion du monde civilisé. L’utopie, ce système alternatif à la société, est souvent subversive, et une tentative de réalisation d’un monde parfait. C’est un contre-modèle alternatif.

Dans une utopie, on imagine toujours un monde qui se trouve ailleurs, aux antipodes. Il y a une tentative d’inversion : ce monde fait le contraire de ce que nous faisons, avec un isolement de l’espace pour ne pas être perverti ou corrompu. Cet isolement est aussi marqué par la géométrisation poussée : il y a une idée d’insularité chez les utopistes, avec une dialectique entre l’intérieur et l’extérieur, et l’idée d’autarcie.

L’utopie peut être une satire religieuse, morale, sociale… et beaucoup font référence à l’Amérique. On retrouve des utopies célèbres dans Gargantua de François Rabelais, Utopia de Thomas More, La Cité du Soleil de Tommaso Campanella ou La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon qui dépeint un monde purement technologique et scientifique. Francis Bacon invente tout simplement le monde que nous connaissons aujourd’hui.

Utopia est la préfiguration du monde actuel, c’est-à-dire matérialisée, géométrisée, totalitaire : le poète n’a pas droit de cité. Les premières utopies se heurtent aussi à l’Église. Pour y échapper, More trouve le modèle communiste et fait preuve de subversion.

Certaines aventures de Sindbad sont utopiques. Par exemple, dans le quatrième voyage , Sindbad porte un regard anthropologique sur la civilisation qu’il traverse.

L’utopie fait peur car elle est basée sur l’inversion. Par exemple, Animal Farm et 1984 de George Orwell. L’utopie est le “What if… ?”, elle est fortement liée par l’idée de progrès.

La raison, la rationalité, l’égalité commence dès le XVIIème siècle. Les utopistes bâtissent quand même un monde de contraintes : le monde de demain ne sera pas libre. Dans l’abbaye de Thélème ( Gargantua ), les garçons et les filles travaillent ensemble, et jouent ensemble : “FAIS CE QUE VOUDRAS”. Ce n’est pas une utopie mais une contre-utopie car libertaire. On pourrait la rapprocher de slogans tels que “peace, love, and music” ou “sex, drugs, and rock’n’roll”.

Les universités américaines sont présentent également des caractéristiques utopiques :

  • Architecture religieuse
  • Bâtiments géométriques isolés
  • Univers de liberté
  • Égalité garçons/filles

L’arrivée de l’utopie dans le paysage littéraire

Selon Victor Hugo, “l’utopie, c’est la réalité de demain”. L’utopie est donc ce qui arrive, pour le meilleur mais souvent pour le pire. Elle tend à prophétiser le monde, le pire : “BIG BROTHER IS WATCHING YOU”. On vous espionne mais pour votre bien, au nom de la fraternité.

1984 de George Orwell et Brave New World d’Aldous Huxley sont des dystopies . Science et progrès sont omniprésents.

Au départ, la colonisation était vue comme quelque chose de très positif : on apportait la culture, en pure fraternité. Il y avait d’abord l’explorateur, le missionnaire… lorsque Sindbad apporte la selle dans le pays étranger, c’est déjà une attitude colonisatrice (déjà, au IXème siècle).

Le progrès s’affirme par la domination des armes. On assied sa supériorité par l’usage des armes, la sophistication des bateaux et des instruments de navigation, la conquête de l’air avec le ballon. Survoler un pays, c’est déjà anticiper sa conquête.

Les premiers récits de Jules Verne sont expansionnistes et pro scientifiques. Il veut mieux connaître le monde. Ce côté idéologique est très marqué chez Jules Verne : le héros est scientifique, savant, explorateur et journaliste.

La genèse des voyages verniens

En 1848, Jules Verne a 20 ans et étudie le droit à Paris. Il mène une vie de bohème. Ses premiers écrits sont des livrets d’opéra. Il rentre dans l’art par la musique, et garde une fascination pour l’exotisme.

La légende veut qu’il ait eu une petite amie, Coralie, qui voulait du corail. Il se serait caché dans les cales d’un bateau et se serait fait attraper par son père avant la fin de l’estuaire de la Loire. Il aurait alors juré de ne voyager que par l’imaginaire…

Verne trouve l’équilibre entre la fiction et la réalité, ce qui est un véritable tour de force à l’époque. Il appelle son œuvre Voyages dans les Pays Connus et Inconnus . Il a un côté moderniste : il travaille avec des spécialistes de la documentation – il y a une véritable rhétorique de la vraisemblance , jusqu’à la didactique : il veut faire apprendre au lecteur, constamment.

Hetzel, son éditeur, le publie à condition que Verne écrive un certain nombre d’ouvrages. Il veut vulgariser et démocratiser la science. Les écrits de Verne s’inscrivent dans un projet didactique : Le Magasin d’Éducation et de Récréation .

Cela correspond au but de l’éducation, qui devient publique à cette époque. La didactique et le divertissement marquent l’importance de l’iconographie, avec une parfaite complémentarité entre le texte et les illustrations. Il n’y a aucune illustration qui ne trahisse l’esprit de Jules Verne.

Entre 5 Semaines en Ballon (1865) et Le Nouvel Adam (1907), on passe du progrès à l’abnégation du progrès, de l’imaginaire au fantastique.

Voyage au Centre de la Terre est le seul qui n’ait pas été réalisé, le seul voyage purement imaginaire de Jules Verne.

Les clichés sur Jules Verne

“jules verne est un auteur jeunesse”.

Sa popularité (comme celle d’Alexandre Dumas) est plutôt négative : c’est de la littérature populaire, voire pour enfants.

Avec Hetzel, Jules Verne collabore pour former la jeunesse, avec un côté didactique. L’écriture vernienne a souffert de son côté “pour enfants” ou “pour adolescents” : le lecteur adulte ne le relit pas. L’iconographie alimente la didactique : c’est un cliché juste mais insuffisant, car il s’adresse bien à tous les publics, enfants et adultes.

Les aventures chez Jules Verne sont souvent d’origine américaine. Tout récit vernien vient du récit d’apprentissage qui commence par le processus d’identification du jeune lecteur avec les jeunes héros verniens et l’importance du merveilleux scientifique, de l’aventure (qui est plutôt un genre anglo-saxon comme dans Ivanhoe de Walter Scott), le mythe de la frontière de John Fenimore Cooper avec la Prairie qui influence énormément en Europe et en Angleterre.

“Jules Verne : un prophète, en avance sur son temps”

Jules Verne est un prophète, un visionnaire, un inventeur : “inventions scientifiques”. En fait, il n’en invente pratiquement aucune – le sous-marin de 20 000 Lieues sous les Mers existait déjà -, à part peut-être la machine à vapeur, un éléphant mécanique avec une maison à l’intérieur.

De la Terre à la Lune : ces voyages lui ont été inspirés par d’autres auteurs, (Cyrano de Bergerac). Son moyen de transport, un canon, est incroyable. La prophétie de Jules Verne n’est pas dans les machines mais le lieu de décollage de la fusée-canon est une prescience : il indique Tampa en Floride (la science retiendra Cap Canaveral, en Floride).

Jules Verne est fasciné par les Etats-Unis d’Amérique. Les voyages du capitaine Hatteras racontent l’histoire d’un capitaine dont le rêve est d’être le premier à atteindre le Pôle Nord, où il y trouve un volcan en éruption. Il grimpe malgré le danger jusqu’au sommet. L’équipage le rattrape mais Hatteras devient fou. Cette histoire aborde les thèmes de la folie, la démesure, la surhumanité, le dépassement, et la mégalomanie. Le génie de Jules Verne est dans le côté psychique, interne plutôt que dans le côté scientifique des machines.

“Jules Verne n’a jamais voyagé”

“Jules Verne n’a jamais voyagé”, ou à l’opposé “Jules Verne, ce grand voyageur” – ces deux affirmations sont fausses. Il a voyagé modérément car il a gagné beaucoup d’argent et s’était acheté un yacht. Il est allé deux fois en Amérique, en Scandinavie… Il a également beaucoup voyagé dans son imaginaire.

Dans Les Voyages dans les Pays Connus et Inconnus et Les Voyages Extraordinaires ., la mission de Jules Verne est de résumer toutes les connaissances en géographie, géologie, astronomie, physiques amassées par la science moderne et refaire sous la forme attrayante qui lui est propre, l’Histoire de l’Univers. C’est un but didactique, laïque, républicain mais avec une grande part de stimulation imaginaire.

Je n’ai eu d’autre but que de peindre la terre et même un peu l’au-delà, sous la forme du roman. Jules Verne

Jules Verne ne se contente pas de reprendre la science, il existe un côté incantatoire dans l’œuvre de Jules Verne en termes scientifiques. C’est un potentiel fabulateur de la science, alors qu’auparavant la science s’opposait à l’imaginaire et il ne fallait surtout pas les mélanger. Cela donne un effet irrationnel de la science sur l’imaginaire, alors qu’au XVIIIème siècle, la science (les Lumières) voulait dissiper l’irrationnel, l’obscurantisme. Il y a donc un potentiel rationnel, et irrationnel. Par exemple, lorsque les personnages sont sur la mer et qu’ils voient les dinosaures se battre, le discours en latin impressionnent la plupart des gens qui ne parlent pas latin : la langue est utilisée pour ne pas être comprise.

Jules Verne décrit la faune et la flore qui ont besoin d’être répertoriées. Il décrit comment la science fonctionne pour nommer “les choses inconnues”. Il rend compte de la nomenclature scientifique qui fascine les gens.

La science précède donc le texte vernien et n’est qu’un prétexte à l’exaltation de l’imaginaire. La science est mégalomane et cherche à couvrir l’étendue des connaissances. En 1860, les trois quarts de la Terre sont explorés. L’explorateur est un scientifique qui veut transformer l’inconnu en connu. Les premiers romans de Jules Verne se tournent vers l’inexploré : les sources du Nil, les pôles, et les fonds sous-marins en utilisant des moyens de transport révolutionnaires et extraordinaires : sous-marin, ballon, glaçon, radeau…

Le scientifique et le reporter

Chez Sindbad, déjà, il y a la potentialité du héros découvreur. Jules Verne dispose du voyage imaginaire et des évolutions technologiques du XIXème siècle. L’imaginaire de la science s’adresse au public avec la vulgarisation des savoirs. Les médiateurs de cette vulgarisation sont l’homme de science (les écrits scientifiques) et la presse (diffusion des informations). C’est l’apparition du “reporter”.

Au XIXème siècle, le scientifique et le reporter sont complémentaires. Grâce à la technique d’impression à grande échelle, ils peuvent rendre compte des progrès de l’histoire avec une visée didactique.

La tradition littéraire du voyage imaginaire

Jules Verne utilise la tradition du voyage souterrain, la catabase, et le voyage souterrain utopique. Le XVIIIème siècle voit une floraison d’ouvrages utopiques de “Terre creuse” qui abrite des civilisations, comme dans Icosameron de Giacomo Casanova.

La science n’arrête pas de changer d’avis à ce sujet. Des scientifiques émettent l’hypothèse d’une Terre à l’intérieur de la Terre. En 1818, John Cleves Symmes Jr. , capitaine de l’infanterie américaine, pense aussi que la Terre est creuse et que l’intérieur est formé de cercles concentriques ( Hollow Earth theory ). C’est de la pseudo-science, pas de l’utopie. Edgar Poe, dans Les Aventures de Gordon Pym , utilise les théories de Symmes.

La science-fiction est le “what if… ?”. Jules Verne utilise la catabase d’Homère et de Virgile, le romantisme d’Hoffmann, le fantastique d’Edgar Poe, les hypothèses de Symmes et Davis… Il utilise la science et la pseudoscience. On ne comprend la fin qu’avec cet amalgame surprenant et des éléments mythiques.

Dans les œuvres romantiques, plusieurs posent problème, comme Laura, voyage dans le cristal de George Sand, qui aborde l’inconscient collectif et le thème de la Terre creuse ( Hollow Earth ) dans l’air des années 1860.

Alexandre Dumas a écrit plus de 80 romans et Isaac Laquedem (1852) a été le seul censuré pour raisons politiques et religieuses. Isaac refuse d’aider Jésus à se relever lors du chemin de croix. C’est le “Juif Errant”, immortel et condamné à marcher. L’œuvre est prévue en 30 volumes mais Dumas écrira seulement une partie du premier volume, soit une quarantaine de chapitres. L’alliance de la science et du mythe est très vernien, comme la catabase et la référence à Virgile.

Le discours de Dumas préfigure celui de Verne :

  • Il transforme la nature en musée
  • Il dresse le grand inventaire du monde
  • Plus on descend dans l’espace, plus on remonte le temps
  • Discours scientifique didactique

Le XIXème : siècle des nouvelles sciences enfouies

Le XIXème siècle voit la création de nouvelles sciences enfouies : la zoologie, géologie (discours de la terre), l’archéologie, l’ethnologie et la paléontologie (discours des origines), qui sont des termes purement mythiques. Mais pourquoi attendre le XIXème siècle pour savoir ce qui se trouve sous nos pieds ? C’est au XIXème siècle que l’on voit l’apparition d’os et de vestiges : les hommes avaient peur de ce qu’il y avait tous leurs pieds (les morts), ils avaient peur (prolifération des revenants ; étude des squelettes). Cuvier a reconstitué des animaux préhistoriques, Owen fait naître la paléontologie (science des fossiles).

La première révolution est le réveil d’animaux morts. La science était censée effacer le passé mais en fait il refait surface, grâce à elle. L’homme déterre des choses qui le dépassent alors que la religion prônait l’anthropocentrisme (l’homme au centre du monde). On déterre des animaux morts mais aussi des mythes (dragons…). La science alimente les mythes.

En archéologie, Schlimann fait la découverte des ruines de Troie en se fondant sur les écrits d’Homère. On découvre que la mythologie est fondée sur une réalité. On découvre les pyramides, les cités Incas, Aztèques et le palais de Knossos en Crète. En 1840-1850, on découvre des civilisations toutes les plus sophistiquées les unes que les autres. Plus on s’approche du XXème siècle, plus on découvre de civilisations, comme la tombe de Toutenkhammon.

L’archéologie suscite des centaines de publications. On découvre des civilisations qui avaient inventé de grandes choses, que l’on n’a pas inventé. Au XIXème siècle, plus on découvre et plus les découvertes s’accélèrent. On trouve des civilisations qui nous ont précédées et qui sont parfois très raffinées :

Nous savons désormais, nous civilisations, que nous sommes mortelles. Paul Valery, 1912

Cela signifie que si des civilisations aussi raffinées que les nôtres se sont éteintes, alors nous pouvons également nous éteindre. C’est la découverte de notre mortalité et la dialectique du supérieur et de l’inférieur. Le XVIIIème siècle représente la lumière et l’espoir. Le XIXème siècle nous rappelle que nous allons tous mourir, dans une vision pessimiste. Le passé n’est pas mort, il peut refaire surface. Les effets de ces nouvelles sciences sont en rapport avec l’imaginaire.

Alors que les Lumières prônaient le progrès, les sciences creusent des trous pour connaître le passé : c’est une inversion et une renaissance de l’obscurantisme. La science nous donne des verges pour nous faire battre. Ce sont les sciences de la profondeur, de la verticalité : le géologue descend et plus il descend, plus il remonte l’histoire du monde. Le progrès, censé nous tourner vers l’avenir, nous replonge vers le passé. Le but vernien est ambigu, comme la science, orienté à la fois vers le passé et le présent.

L’ethnologie est mort-née : le temps de découvrir les sociétés primitives, ces dernières meurent à cause de la civilisation et du progrès. C’est pathétique. Enfin, la géologie est l’obsession du passé vertical.

En résumé, le XIXème siècle est basé sur la verticalité. L’homme trouve sous ses pieds des choses merveilleuses et des choses qui remettent en cause notre conception de l’histoire. C’est un retour du passé : tout est de retour (merci les scientifiques !). On retrouve ce motif dans la science-fiction, qui aborde à la fin la conquête du monde et la fin du monde.

Après Jules Verne, il y a eu énormément de voyages au centre de la terre dans la fiction. Hollow Earth novel, tale, fiction : popularisé par Symmes et Poe. La recherche des origines favorise la naissance des sciences verticales.

Il y a le schème de la verticalité mais aussi les schèmes de l’intériorisation et de l’immersion dans les profondeurs : Freud et les profondeurs de l’inceste, Young et les profondeurs de la psychologie.

Toutes ces recherches impliquent une descente aux enfers ( descensus ad inferos ) Mircea Eliade

Le Voyage au Centre de la Terre est une gigantesque allégorie pour une descente dans les profondeurs de notre vie intérieure. C’est un double mouvement vertical, spatial et temporel. Le romancier explore l’inconnu vertical, à la recherche du monde qui a été perdu, enfoui. La quête prend la forme d’une anamnèse (la récupération de la mémoire) : c’est un itinéraire à remonter le temps, au fur et à mesure que l’on descend. Plus on se rapproche du centre et plus les héros peuvent contempler, d’une façon mystique, la vie originelle, pro-historique. C’est la Terre-mère ; la plus ancienne religion consistant à considérer le Terre comme sa mère. Dans l’ancien-nouveau monde, la nouveauté se trouve dans l’ancien, l’inconnu est notre passé : “fouillez dans l’inconnu pour trouver du nouveau”.

Le XVIIIème siècle marquait l’ennui général. Il y a donc un retour à l’histoire, à l’ancien-nouveau monde, ce qui génère un intérêt nouveau. La quête est terminée, dès qu’a été vu le premier homme, le père de nos pères, ou le dernier témoin. Le voyage au bout de la terre est un voyage ay bout du temps, une quête métaphysique et ésotérique (influence de Laquedem).

Il existe une volonté de rationalisation sur un schème pérenne, depuis très longtemps : méfions-nous de la rationalité des apparences. Comme chez Sindbad, l’auteur allie la vraisemblance à une tradition fabuleuse, légendaire et mythique.

Cependant, au XVIIIème siècle, la vraisemblance est uniquement scientifique et Jules Verne se base sur des faits scientifiques. La vraisemblance repose sur la topographie (descriptions des côtes, noms des lieux…), la chronologie (dates, précisions temporelles, chroniqueurs), les détails, le choix des personnages avec l’omniprésence de la science chez les deux personnages principaux (le maître savant et l’apprenti), les énumérations (choses, animaux, hommes), les indications minéralogiques et l’utilisation de noms savants. Jules Verne a consulté nombre d’ouvrages scientifiques et des spécialistes de phénomènes sismiques (vulcanologues).

Au début du roman, l’explication de la constitution interne du globe déclenche le voyage pour la vérifier : le pré-texte est scientifique. La préparation du voyage fait preuve de réalisme (chez Sindbad aussi, mais en moins détaillée) grâce à la minutie (liste d’équipements pour l’éclairage). Les notes sont très spécifiques, plus que complètes (formation de la houille, explications de fonctionnement de l’éclairage, louanges de son inventeur).

Plus le voyage avance et plus les références au réel diminuent. La vraisemblance du début se perd à la fin. Sindbad voyage de l’Ouest vers l’Est (l’origine est fantastique) alors que Jules Verne voyage du haut vers le bas de manière verticale, de l’ordinaire vers l’extraordinaire. Jules Verne entrelace le réel à l’imaginaire et c’est parfois même le vocabulaire scientifique qui nous fait rêver.

En refermant le chapitre de notre voyage à travers les “mondes inventés” de Jules Verne, nous constatons que son héritage dépasse largement le cadre de la littérature d’aventure. Verne n’était pas seulement un conteur d’histoires extraordinaires ; il était un architecte de mondes, un visionnaire qui a su tisser les fils de la science, de la géographie, et de l’imagination.

Ses récits, bien que marqués par les idéaux et les limites de son époque, résonnent encore aujourd’hui par leur capacité à éveiller notre curiosité et à stimuler notre soif d’exploration. En explorant les profondeurs de la terre et les vastitudes de l’espace, Verne a également sondé les profondeurs de l’âme humaine, reflétant nos espoirs, nos peurs et notre quête incessante de connaissance.

Ainsi, les “Voyages extraordinaires” de Jules Verne demeurent non seulement un trésor de la littérature mondiale mais aussi une invitation intemporelle à voyager au-delà des frontières du connu, vers les territoires infinis de l’extraordinaire.

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Matt

Matt Biscay

Matt Biscay est développeur WordPress et WooCommerce certifié chez Codeable , ainsi que sysadmin qualifié et enseignant-chercheur. Passionné par le code performant et les solutions sécurisées, je m'efforce d'offrir une expérience utilisateur exceptionnelle sur chaque projet. Vous avez aimé cet article ? Vous avez un projet en tête et vous pensez que je pourrais vous aider à le concrétiser ? N'hésitez pas à me contacter , je serais ravi de discuter avec vous de votre projet !

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Les Voyages Extraordinaires proposent une collection de 64 titres . Une partie, très fameuse, contribue, consciemment ou inconsciemment, au patrimoine des trésors littéraires mondiaux : les textes semblent déjà connus, tant ils furent cités et adaptés. D'autres titres présentent un angle plus confidentiel de l'œuvre.

Jules Verne meurt en 1905 mais, sous la responsabilité et les remaniements de son fils, les Voyages continueront à paraître.   

Les références  ci-dessous présentent  Les Voyages dans leur ordre chronologique.  Les dates annoncées sont les dates de publications de l'ouvrage tenant en compte l’édition pré-originale dans les périodiques.

        (La rédaction de cette page est encore en cours de traitement.)

Les Voyages Extraordinaires

  • Profondeurs

1863 | Cinq semaines en ballon

1864 - 1865 | voyages et aventures du capitaine hatteras, 1864 | voyage au centre de la terre, 1865 | de la terre à la lune, 1865 - 1867 | les enfants du capitaine grant, 1869 - 1870 | vingt mille lieues sous les mers, 1869 | autour de la lune, 1870 | une ville flottante, 1871 - 1872 | aventures de trois russes et de trois anglais dans l'afrique australe, 1872 - 1873 | 1 > le tour du monde en quatre-vingts jours, 1872 - 1873 | 2 > le pays des fourrures, 1874 - 1875 | 1 > l’île mystérieuse, 1874 - 1875 | 2 > le chancellor, 1876 | michel strogoff, 1877 | 1 > hector servadac, 1877 | 2 > les indes noires, 1878 | un capitaine de quinze ans, 1879 | 1 >les 500 millions de la bégum > les révoltés de la bounty, 1879 | 2 > les tribulations d’un chinois en chine, 1879 | 3 > 1880 > la maison à vapeur, 1881 | la jangada, huit cents lieues sur l’amazone, 1882 | 1 > l'ecole des robinsons, 1882 | 2 > le rayon vert, 1883 | kéraban-le-têtu, 1884 | 1 > l’étoile du sud, 1884 | 2 > l’archipel en feu, 1885 | mathias sandorf, 1886 | 1 > un billet de loterie, 1886 | 2 > robur-le-conquérant, 1887 | 1 > nord contre sud, 1887 | 2 > le chemin de france, 1888 | deux ans de vacances, 1889 | 1 > famille-sans-nom, 1889 | 2 > sans dessus dessous, 1890 | césar cascabel, 1891 | mistress branican, 1892 | 1 > le château des carpathes, 1892 | 2 > claudius bombarnac, 1893 | p’tit-bonhomme, 1894 | mirifiques aventures de maître antifer, 1895 | l’île à hélice, 1896 | 1 > face au drapeau, 1896 | 2 > clovis dardentor, 1897 | le sphinx des glaces, 1898 | le superbe orénoque, 1899 | le testament d’un excentrique, 1900 | seconde patrie, 1901 | 1 > le village aérien, 1901 | 2 > les histoires de jean-marie cabidoulin, 1902 | les frères kip, 1903 | bourses de voyage, 1904 | 1 > un drame en livonie, 1904 | 2 > maître du monde, 1905 | 1 > l’invasion de la mer, 1905 | 2 > le phare du bout du monde, 1906 | le volcan d’or, 1907 | l’agence thompson and c°, 1908 | la chasse au météore, 1908 | le pilote du danube, 1909 | les naufragés du jonathan, 1910 | 1- le secret de wilhem storitz, 1914 | l’étonnante aventure de la mission barsac, console de débogage joomla, profil d'information, occupation de la mémoire, requêtes de base de données, 40 requêtes exécutées 76.46 ms, 6 doubles découverts, 32 types de requêtes exécutées, triées par occurrences., tables sélectionnées :.

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Autres tables :

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Fantastic Voyages

Entry updated 9 February 2022. Tagged: Theme.

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The fantastic voyage is one of the oldest literary forms, the first paradigm instances of its use being the Sumerian Epic of Gilgamesh , from the third millennium BCE, and Homer 's Odyssey ( circa sixth century BCE); it remains one of the basic frameworks for the casting of literary fantasies. Of the prose forms extant before the development of the form of nonfantastic prose fiction that became identified as the novel in the eighteenth century, the fantastic voyage is the most important in the ancestry of sf (see Proto SF ). Among others, Johannes Kepler 's Somnium ( 1634 ), Francis Bacon 's New Atlantis (bound in with Sylva Sylvarum 1626 ; 1627 chap), Tommaso Campanella 's City of the Sun ( 1623 ), Cyrano de Bergerac 's Other Worlds ( 1657-1662 ), Denis Vairasse D'Alais 's History of the Sevarites or Sevarambi ( 1675-1679 ) and Miles Wilson 's The History of Israel Jobson, the Wandering Jew ( 1757 chap) all take this form.

The fantastic voyage continued to dominate speculative fiction and the Scientific Romance long after the rise of the novel, whose basic pretence was the painstaking imitation of experience (what the critic Ian Watt calls "formal realism"). It is partly because of this formal separation of speculative literature from the development of nineteenth-century social literature that there remains something of a gulf between speculative fiction and the literary Mainstream today. Among the important fantastic voyages which may be classified as Proto SF are: The Man in the Moone ( 1638 ) by Francis Godwin , Gulliver's Travels ( 1726 ; rev 1735 ) by Jonathan Swift , Nicolai Klimii iter subterraneum ( 1741 in Latin; exp 1745 ; trans as A Journey to the World Under-Ground 1742 ) by Ludvig Holberg , A Short Account of a Remarkable Aerial Voyage and Discovery of a New Planet ( 1813 ) by Willem Bilderdijk , Symzonia ( 1820 ) by Adam Seaborn and A Voyage to the Moon ( 1827 ) by Joseph Atterley , The first sf story cast in the form of a novel – whose presumptions it both honours and "betrays" – was Mary Wollstonecraft Shelley 's Frankenstein ( 1818 ), but there were very few comparable works written in the succeeding century. The bulk of Jules Verne 's imaginative work – conspicuously Voyage au centre de la terre ( 1863 ; exp 1867 ; trans as Journey to the Centre of the Earth 1872 ) and Vingt mille lieues sous les mers ( 1870 ; trans as Twenty Thousand Leagues under the Sea 1872 ) – falls in the category of voyages imaginaires . Across the Zodiac ( 1880 2vols) by Percy Greg is a late example of a voyage lacking much novelistic texture. These voyages took their heroes over the Earth's surface, into worlds Underground and Under the Sea , to the Moon and to other planets, often exposing themselves to successive venues, usually connected physically into some form of Archipelago .

Important new scope for the fantastic voyage was revealed in the last few years of the nineteenth century by H G Wells in The Time Machine ( 1895 ), which opened up the limitless vistas of the future to planned tourism, and by Robert W Cole in The Struggle for Empire ( 1900 ), the first major interstellar adventure story. These new imaginative territories were to prove immensely significant for twentieth-century imaginative literature. The fantastic voyage has, of course, also remained central within the literature of the supernatural imagination, much of which was also ill adapted to the form of the novel. As supernatural fantasy has been influenced and infiltrated by the scientific imagination it has been the fantastic voyage, far more than any other narrative form, that has provided a suitable medium for "hybrid" works; thus a considerable number of twentieth-century fantastic voyages are difficult to classify by means of the standard genre borderlines (see Equipoise ). In this no-man's-land within the territories of imaginative literature exist virtually all the works of writers such as William Hope Hodgson , Edgar Rice Burroughs and A Merritt , and various individual novels of note: Frigyes Karinthy 's Gulliverian Voyage to Faremido and Capillaria ( 1916 and 1922 ; trans omni 1966 ), David Lindsay 's A Voyage to Arcturus ( 1920 ), Ruthven Todd 's The Lost Traveller ( 1943 ), the title story of John Cowper Powys 's Up and Out (coll 1957 ), The Phantom Tollbooth ( 1961 ) by Norton Juster (1929-2021) and Michel Bernanos's The Other Side of the Mountain ( 1967 ; trans 1968 ).

When Hugo Gernsback first demarcated sf as a genre in the 1920s he co-opted Verne, Wells and Merritt, and also Ray Cummings , author of fantastic voyages into the atomic microcosm (see Great and Small ). It was not long before E E "Doc" Smith 's The Skylark of Space (August-October 1928 Amazing ; 1946 ) took Pulp -magazine sf, at Faster-than-Light speeds, into the greater Universe beyond the limits of the solar system. Other milieux were quickly introduced. Edmond Hamilton 's "Locked Worlds" (Spring 1929 Amazing Stories Quarterly ) adapted the notion of Parallel Worlds from supernatural fantasy, and the first pulp sf voyages into a future replete with Alternate Worlds were undertaken in Jack Williamson 's The Legion of Time (May-July 1938 Astounding ; 1952 ). A significant refinement in the interstellar fantastic voyage, the Generation Starship , was introduced a few years later, most significantly in Robert A Heinlein 's "Universe" (May 1941 Astounding ).

Voyages into the Inner Spaces of the human mind had also long been commonplace in supernatural fantasy, but a science-fictional jargon of support for such adventures was slow in arriving. Notable early examples are "Dreams are Sacred" (September 1948 Astounding ) by Peter Phillips (see Dream Hacking ) and "The Mental Assassins" (May 1950 Fantastic Adventures ) by Gregg Conrad (Rog Phillips ).

Most of these milieux were reachable only by means of literary devices whose practicability was highly dubious if not flatly impossible. Space travel was the one hypothetical variant of the fantastic voyage into which it was possible to introduce rigorous attempts at realism (see Spaceships ), although the technologies involved have inevitably became dated with the passage of time. Notable attempts from various periods include Verne's De la terre à la lune ( 1865 ) and Autour de la lune ( 1870 ), Konstantin Tsiolkovsky 's Beyond the Planet Earth ( 1920 ; trans 1960 ), Laurence Manning 's "The Voyage of the Asteroid " (Summer 1932 Wonder Stories Quarterly ) and Arthur C Clarke 's Prelude to Space ( 1951 ). The purely facilitative character of devices like Time Machines and interdimensional portals should not, however, be deemed to disqualify them as means to be deployed in serious speculative fictions; indeed, they are vitally necessary.

The opening up of these vast imaginary territories gave sf writers limitless scope for invention. There is no speculation – whether physical, biological, social or metaphysical – that cannot somehow be made incarnate and given a space of its own within the conventions of sf. Voyages into fluid worlds where anything and everything may happen – where the characters become helpless victims of chaos or godlike creators – may be envisaged, as in M K Joseph 's The Hole in the Zero ( 1967 ), as may voyages into mathematical abstraction like "The Mathenauts" (July 1964 If ) by Norman Kagan . Sf has drawn up a framework of conventions and a vocabulary of literary devices which not only makes such adventures conceivable but renders them relatively comfortable. It is a potential that sf writers have, for various reasons, been greatly inhibited from exploiting to the full, but they have – whatever their failings – established significant signposts within all these hypothetical realms.

At its simplest the fantastic voyage is a set of episodes whose function is simply to present a series of dramatic encounters, but it is rare to find the form used with no higher ambition than to offer a pleasant distraction. Many voyages which pretend to be doing that – like Lewis Carroll 's Alice books – actually present worlds whose bizarre aspects reflect the real world ironically and subversively; even more conspicuously, the quest voyage in The Hunting of the Snark ( 1876 chap) climaxes in telling nullity. The same is true even of many relatively crude pulp sf stories like Francis Stevens 's The Heads of Cerberus (15 August-15 October 1919 Thrill Book ; 1952 ), Garret Smith 's Between Worlds (11 October-8 November 1919 Argosy Weekly ; 1929 ), John Taine 's The Time Stream (December 1931-March 1932 Wonder Stories ; 1946 ) and Stanton A Coblentz 's Hidden World (March-May 1935 Wonder Stories as "In Caverns Below"; 1957 ), and in such unconvincing films as Voyage to the Bottom of the Sea ( 1961 ) and Fantastic Voyage ( 1966 ). In very many cases the fantastic voyage has allegorical implications, which are most obvious when the voyage is also a quest, as it very often is in modern genre fantasy, which tends to follow the paradigm of J R R Tolkien 's The Lord of the Rings (3 vols 1954-1955 ). The quest may be for a person, an object or a place, but the movement through a hypothetical landscape is usually parallelled by a growth towards some kind of maturity or acceptance in the protagonist's mind. The growth is towards self-knowledge or Conceptual Breakthrough in the psychologically oriented variants which lie within or close to the borders of sf; examples include Rasselas ( 1759 ) by Samuel Johnson , Non-Stop (1956 Science Fantasy #17; exp 1958 ; cut vt Starship 1959 ) by Brian W Aldiss , The Drowned World (January 1962 Science Fiction Adventures ; exp 1962 ) by J G Ballard and Inverted World ( 1974 ) by Christopher Priest . In stories of this kind the relationship between the environment of the story and the inner space of the protagonists' psyche is often complex and subtle; in the work of Philip K Dick , from Eye in the Sky ( 1957 ) to A Scanner Darkly ( 1977 ), characters are continually forced to undertake nightmarish journeys into milieux where the distinction between real and unreal is hopelessly blurred and their personal inadequacies are painfully exposed.

Any list of notable fantastic voyages in modern sf is necessarily highly selective, but some of the most important and interesting which have appeared since 1926 are as follows: The World Below ( 1929 ) by S Fowler Wright , Out of the Silent Planet ( 1938 ) by C S Lewis , The Voyage of the Space Beagle (stories July 1939-August 1943 Astounding , May 1950 Other Worlds ; fixup 1950 ; vt Mission: Interplanetary 1952 ) by A E van Vogt , Big Planet (September 1952 Startling ; 1957 ) by Jack Vance , "Surface Tension" (August 1952 Galaxy ) by James Blish , Mission of Gravity (April-July 1953 Astounding ; cut 1954 ; text restored with additions and one added story, as coll 1978 ) by Hal Clement , The City and the Stars (November 1948 Startling as "Against the Fall of Night"; 1953 ; exp and much rev vt 1956 ) by Arthur C Clarke , The Einstein Intersection ( 1967 ) and Nova ( 1968 ) by Samuel R Delany , Picnic on Paradise ( 1968 ) by Joanna Russ , Space Chantey ( 1968 dos) by R A Lafferty , Tau Zero (June-August 1967 Galaxy as "To Outlive Eternity"; exp 1970 ) by Poul Anderson , Downward to the Earth ( 1970 ) and Son of Man ( 1971 ) by Robert Silverberg , Ringworld ( 1970 ) by Larry Niven , The Infernal Desire Machines of Dr Hoffman ( 1972 ; vt The War of Dreams 1974 ) by Angela Carter , Hiero's Journey ( 1973 ) by Sterling E Lanier , Orbitsville ( 1975 ) by Bob Shaw , Galaxies ( 1975 ) by Barry N Malzberg , The Balloonist ( 1976 ) by MacDonald Harris , Galatea ( 1978 ) by Philip Pullman , Engine Summer ( 1979 ) by John Crowley , The Hitch Hiker's Guide to the Galaxy ( 1979 ) and The Restaurant at the End of the Universe ( 1980 ) by Douglas Adams , The Book of the New Sun ( 1980-1983 4vols) by Gene Wolfe , The Void Captain's Tale ( 1983 ) and Child of Fortune ( 1985 ) by Norman Spinrad , The Memory of Whiteness ( 1985 ) by Kim Stanley Robinson , The Travails of Jane Saint ( 1986 ) Josephine Saxton , Vacuum Flowers ( 1987 ) by Michael Swanwick , Hyperion ( 1989 ) by Dan Simmons , the Book of the Short Sun ( 1999-2001 3vols) by Gene Wolfe , The Ceres Storm ( 2000 ) by David Herter , the Great Ship sequence ( 2000-2014 ) by Robert Reed , the Golden Age sequence ( 2002-2004 ) by John C Wright , Brain Theft ( 2010 ) by Alexander Jablokov , the Long Earth sequence ( 2012-2015 ) by Stephen Baxter and Terry Pratchett , and Lockstep ( 2014 ) by Karl Schroeder . [BS]

further reading

  • Charles-George-Thomas Garnier . Voyages imaginaires, Songes, Visions, et Romans Cabalistiques ["Imaginary Voyages, Dreams, Visions, and Cabbalistic Tales"] (Paris: Rue de Hotel Serpente, 1787-1789 ) [anth: place of publication also given as Amsterdam, but Paris may be the sole true location: published in thirty-six volumes: pb/]
  • Philip Babcock Gove . The Imaginary Voyage in Prose Fiction: A History of its Criticism and a Guide for its Study, with an Annotated Check List of 215 Imaginary Voyages from 1700 to 1800 (New York: Columbia University Press, 1941 ) [nonfiction: in the publisher's Columbia University Studies in English and Comparative Literature series: hb/]
  • Margery Hope Nicolson . Voyages to the Moon (New York: The Macmillan Company, 1948 ) [nonfiction: hb/Ronald Clyne ]
  • Michael Jacobs. The Painted Voyage: Art, Travel and Exploration 1564-1875 (London: British Museum Press, 1995 ) [nonfiction: illus/various: hb/from Augustus Earle, "View from the summit of the Cacavada Mountains, near Rio de Janeiro"]
  • John Grant and Ron Tiner . The Encyclopedia of Fantasy and Science Fiction Art Techniques (London: Titan Books, 1996 ) [nonfiction: graph: illus from various sources: hb/Simon Bisley]
  • Frederick I Ordway III, ed. Visions of Spaceflight: Images from the Ordway Collection (New York: Four Walls Eight Windows, 2001 ) [nonfiction: graph: illus/various: hb/Chesley Bonestell ]
  • Raymond John Howgego . Encyclopedia of Exploration: Invented and Apocryphal Narratives of Travel: A Comprehensive Guide to Invented, Imaginary, Apocryphal and Plagiarized Narratives of Travel by Land, Sea and Air, from the Earliest Times to the Twentieth Century (Potts Point, New South Wales: Hordern House Rare Books, 2013 ) [nonfiction: hb/from J M W Turner]
  • Antony Parr. Renaissance Mad Voyages: Experiments in Early English Travel (Farnham, Surrey: Ashgate, 2015 ) [nonfiction: hb/]
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Géographie et cultures

Accueil Numéros 75 L’imaginaire géographique au cœur...

L’imaginaire géographique au cœur d’un Voyage Extraordinaire

Jules Verne est l’auteur des Voyages extraordinaires , 62 romans où s’articule systématiquement le passage d’une géographie scientifique, campant le récit dans un réel confirmé, vers une géographie plus fictive. Appliquée au roman Le Superbe Orénoque (1898), l’analyse des sources et des figures de rhétorique utilisées par Jules Verne illustre comment fonctionne l’imaginaire géographique dans un roman « vernien ».

Jules Verne is the author of a series of 62 novels known as The Extraordinary Voyages . These stories exemplify a shift from scientific geography, where action takes place in a confirmed reality, to a more fictitious geography. By analysing the inspirational sources and the rhetorical figures used by Jules Verne in his novel The Mighty Orinoco (1898), we show how the geographical imaginary works in a « vernian » novel.

Entrées d’index

Mots-clés : , keywords: , texte intégral.

1 Brosseau, Marc, 1996, Des romans-géographes, Paris, L’Harmattan, p. 17.

2 Ibid., p. 7.

1 Les travaux de géographes qui explorent les œuvres littéraires sont relativement récents et peu nombreux. Plus rares encore sont les études qui portent une attention particulière à l’imaginaire géographique, tel qu’il peut se manifester dans le récit romanesque. Si Marc Brosseau souligne « […] que la plupart des travaux de géographes sur la littérature ont […] privilégié le dix-neuvième siècle » 1 , paradoxalement de grands auteurs de cette période n’ont pourtant pas encore été abordés 2 . Parmi eux, la figure de Jules Verne (1828-1905) mérite une attention particulière, ce dernier n’ayant cessé de répéter tout au long de sa carrière être l’auteur de « romans géographiques ».

  • 3 Voir à ce titre notre thèse soutenue le 30 novembre 2009 et intitulée : " Géographie et imaginaire g (...)

2 En 1995, à l’occasion de la célébration du quatre-vingt-dixième anniversaire de la mort du romancier, un numéro de Géographie et Cultures est dédié en partie à l’auteur des Voyages extraordinaires . Intitulé « Jules Verne et la géographie », il a le mérite de focaliser l’attention des géographes sur un romancier très populaire. Néanmoins, depuis cette date, rares sont les nouvelles études qui se sont penchées sur cet auteur dont l’œuvre est pourtant fondamentalement géographique 3 . Nous souhaitons apporter ici une contribution supplémentaire à la géographie littéraire qui, autour de la notion d’imaginaire, illustre le fonctionnement de l’imaginaire géographique dans un roman « vernien ».

  • 4 Hetzel, Jules, "Avertissement de l’éditeur", dans Voyages et aventures du capitaine Hatteras, Paris (...)

3 Jules Verne a écrit plus de 80 romans et autres nouvelles. Au sein de cette importante production littéraire, 62 romans composent le corpus des Voyages extraordinaires . Ces derniers, sous-titrés « Voyages dans les mondes connus et inconnus », ont pour ambition « de résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassées par la science moderne, et de refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui est propre [à l’auteur], l’histoire de l’univers » 4 .

  • 5 L’anaphore est une figure de rhétorique qui consiste à répéter un même mot au début d’un vers, d’un (...)

4 Dans ses récits, l’auteur articule systématiquement deux géographies complémentaires : l’une, scientifique, où le romancier campe son récit dans un « réel » confirmé ; l’autre beaucoup plus imaginaire, fictive. Afin d’assurer le passage d’une géographie à l’autre, le romancier dispose de différents outils qui lui permettent d’inscrire son récit dans un registre où l’imaginaire géographique occupe une place centrale. L’analyse des sources utilisées par l’écrivain permet de mieux cerner comment l’auteur écrit ses romans, quels sont les ressorts de l’imaginaire géographique vernien. Le plagiat, l’extrapolation et l’invention, techniques littéraires largement employées par Jules Verne, permettent de planter un décor géographique plausible, vraisemblable, dont il va progressivement se détacher pour créer son propre (et imaginaire) espace géographique : la mission de Santa-Juana, dans le roman intitulé Le Superbe Orénoque (1898). Métaphores et anaphores 5 sont alors les figures de rhétorique employées par le romancier pour écrire l’extraordinaire, l’imaginaire géographique.

Plagiat, extrapolation et invention : le voyage aux sources de Jules Verne

5 Avant de faire évoluer ses héros dans l’imaginaire et improbable mission de Santa-Juana, Jules Verne se sert de deux ouvrages principaux pour planter le décor de son aventure vénézuélienne :

L’Orénoque et le Caura . Relation de voyages exécutés en 1886 et 1887 contenant 56 gravures et 2 cartes , de Jean Chaffanjon (1889) ;

La Nouvelle Géographie Universelle (tome XVIII, Amérique du Sud, Les régions andines), d’Élisée Reclus (1893).

6 Dans ces deux ouvrages, Jules Verne va puiser l’essentiel de la matière géographique de son récit. Plagiat, extrapolation et invention sont alors des techniques littéraires auxquelles l’auteur va recourir systématiquement pour installer son récit dans un « réel » confirmé dont il se détache progressivement pour mieux mettre en place son imaginaire géographique.

Le plagiat ou l’art de faire siens les écrits d’un illustre géographe

« J’ai toutes les œuvres d’Élisée Reclus - j’ai une grande admiration pour Élisée Reclus - et tout Arago » (Jules Verne, 1894).

7 La première technique employée par le romancier pour ancrer son récit dans un cadre géographique bien réel (avant de le faire basculer dans l’imaginaire) est aussi la plus simple : le plagiat. Ainsi, il arrive souvent à l’auteur de reprendre mot pour mot des passages entiers écrits par Jean Chaffanjon ou par Élisée Reclus. Un des exemples les plus emblématiques du roman étudié ici est la présence d’un nombre incalculable de canards dans la région qui s’étend depuis l’embouchure de l’Apurito à l’embouchure de l’Arauca. Pour comparaison, et afin de montrer l’emprunt réalisé, nous mettons en correspondance le texte d’Élisée Reclus avec celui de Jules Verne (écrit en 1894) :

8 Jules Verne reprend donc ici à l’identique le texte d’Élisée Reclus, y apportant trois modifications mineures : le rajout, au début de sa phrase, de « assure-t-il » (mais ce dernier renvoie-t-il à Élisée Reclus ou Carl Sachs ?), d’une virgule après « quinze jours » (afin de reposer le texte) et la transformation du passé simple « on put » en un plus-que-parfait du subjonctif « il eût été » (respect de la concordance des temps).

9 Dans le cas présent l’emprunt à Élisée Reclus est évident, l’auteur mentionnant sa source. Et il arrive parfois - mais ce n’est pas toujours le cas - à Jules Verne de citer encore plus clairement ses sources en employant notamment les guillemets qui permettent d’identifier le passage emprunté. Prenons cet exemple qui illustre comment Jules Verne a écrit une partie de ses romans :

6 Verne, Jules, 1898, Le Superbe Orénoque , Paris, Hetzel, chapitre 15, 1 ère partie, p. 311 (livre de (...) « Là se dessine ce carrefour dont M. E. Reclus fait avec raison ’le véritable centre hydrographique de toute la région comprise entre les Antilles et l’Amazone’ » (Verne, 1898) 6 .

10 Le passage est tiré directement de la Nouvelle Géographie Universelle  :

7 Reclus, Élisée, 1893, Nouvelle Géographie Universelle , Paris, Hachette, tome XVIII, p. 128. « Le carrefour des eaux courantes que constitue la jonction du Guaviare et de l’Orénoque peut être considéré, bien mieux que la bifurcation du Cassiquiare, comme le véritable centre hydrographique de toute la région comprise entre la mer des Antilles et l’Amazonie » (Reclus, 1893) 7 .

11 Le plagiat est un procédé courant au XIX e siècle, et même avant. Jean-Yves Puyo le démontre également avec l’exemple de Conrad Malte-Brun qui recopie à l’identique des passages entiers de Humboldt :

8 Puyo, Jean-Yves. "L’expédition du Mexique, 1862-1867 : apports cartographiques et géographiques", d (...) « […] Malte-Brun s’attachant à reproduire fidèlement les écrits du grand maître allemand. Ainsi, dans les références bibliographiques citées en bas de page, l’auteur se réfère quasi exclusivement à Humboldt » (Puyo, 2004) 8 .

12 Le plagiat est ainsi la première technique littéraire utilisée par Jules Verne dans l’écriture de ses romans. Mais il arrive très souvent au romancier d’adapter à son récit les informations puisées dans les ouvrages de Jean Chaffanjon et d’Élisée Reclus. Ainsi, afin de rendre parfaitement plausible la description qu’il offre de certains villages visités par ses propres héros - quelques années donc après le voyage bien réel de Jean Chaffanjon - Jules Verne n’hésite pas à extrapoler les données dont il dispose. Trois ressources s’offrent alors au romancier : l’extrapolation positive (un village s’est agrandi), l’extrapolation négative (un village se meurt) et la disparition pure et simple.

L’exploration de Jean Chaffanjon, l’extrapolation de Jules Verne.

« Cette lecture m’a donné la pensée de puiser dans votre œuvre des éléments d’un volume pour la série des Voyages Extraordinaires, parmi lesquels le vôtre doit être rangé au premier rang » (Lettre de Jules Verne à Jean Chaffanjon, 14 août 1900, dans Chaffanjon, 1978).

13 Dans son récit de voyage, l’explorateur français donne des informations très précises des lieux traversés et des personnes rencontrées. Jules Verne ne manque pas de s’en inspirer et de les adapter à l’évolution de son propre récit, préparant ainsi le terrain à la découverte de l’imaginaire mission de Santa-Juana. Ainsi, lorsque les indications de Chaffanjon font référence à un village en expansion, Jules Verne extrapole positivement les informations alors recueillies. Lorsque les informations font référence à un village qui dépérit, le romancier accentue son déclin. Car ce procédé lui permet, alors qu’il ne possède pas d’informations chiffrées réactualisées, de prétendre à une description qui demeure vraisemblable, tout en ayant la possibilité de se détacher progressivement de sa source principale. Et par ces petits décrochages, Jules Verne introduit une première forme d’imaginaire : c’est ainsi que s’installe progressivement l’imaginaire géographique qui permet au romancier de passer d’une géographie réelle, éprouvée scientifiquement, vers une géographie plus imaginaire, extraordinaire.

9 Chaffanjon, Jean, 1889, L’Orénoque et le Caura, Paris, Hachette, p. 80.

10 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 63.

11 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 101.

12 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 95-96.

13 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 127-128.

14 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 116.

15 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 157.

16 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 156.

14 À propos d’Almacen, Jean Chaffanjon estime « la population peu nombreuse, 25 ou 30 habitants environ, […] » 9 . Jules Verne retient l’estimation supérieure de l’explorateur français qu’il ne manque pas de citer au passage : « […] petit village d’une trentaine d’habitants, et tel encore que l’avait vu M. Chaffanjon huit ans auparavant » 10 . Le romancier procède à l’identique quand il décrit Caïcara. Alors que Jean Chaffanjon écrit : « Caïcara, ville de 500 habitants environ, compte 140 maisons en pierre […] » 11 , Jules Verne rajoute 10 cases mais conserve le même nombre d’habitants : « Caïcara possède environ cinq cents habitants […]. On y compte cent cinquante cases - maisons si l’on veut -, la plupart construites en pierre […] » 12 . Pour la description de Cabruta, Jules Verne ne fournit que des valeurs approximatives, mais reste cependant dans les proportions données par Jean Chaffanjon : « Le village, de 54 feux, possède 380 habitants, […] » 13 . Et Jules Verne d’écrire que le village est « composé d’une cinquantaine de paillotes, et si l’on veut bien multiplier ce nombre par huit, on aura à peu près celui de ses habitants » 14 . Pour La Urbana, village plus important, Jules Verne extrapole positivement les estimations proposées par l’explorateur français. Celui-ci écrit que La Urbana : « […] se compose de cinquante à soixante habitations bien construites en pierres ou torchis, contenant trois cents âmes, […] » 15 . Jules Verne, lui, rajoute plus d’une cinquantaine d’habitants à ce village prospère et double le nombre de cases : « À cette époque, La Urbana possédait une population de trois cent cinquante à quatre cents habitants, répartis en une centaine de cases […] » 16 .

15 La lecture de l’ouvrage de Jean Chaffanjon, pour pertinente qu’elle soit au romancier français, ne peut cependant faire l’économie d’un complément indispensable. La Nouvelle Géographie Universelle d’Élisée Reclus constitue pour le romancier français la source complémentaire qui peut asseoir définitivement tout le crédit scientifique et géographique requis pour le roman. Ainsi, quand Élisée Reclus appuie les écrits de Jean Chaffanjon, Jules Verne n’hésite pas à convoquer et citer directement la double référence. L’exemple de la description du village d’Atures est emblématique de la démarche « vernienne ». Dans son récit, Jean Chaffanjon se livre à la description suivante :

17 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 163. « Atures se compose de sept ou huit carbets avec vingt-cinq habitants, tous d’une paresse distinguée. C’est le dernier point sur l’Orénoque où l’on rencontre des bestiaux. La localité est très saine et n’a pas de moustiques » (Chaffanjon, 1889) 17 .

16 Jules Verne s’inspire donc de Jean Chaffanjon (s’il ne le cite pas directement, il emploie la périphrase « l’explorateur français »), mais il apporte surtout une précision qui permet de comprendre pourquoi et comment il procède dans ses extrapolations :

18 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 244. « À cette époque, Atures était tel encore que l’avait trouvé l’explorateur français cinq ans auparavant, tel qu’il restera sans doute, si l’on s’en tient aux pronostics d’Élisée Reclus relativement à ces villages du moyen Orénoque. […] Sept ou huit cases, c’était tout Atures, une trentaine d’Indiens, toute sa population » (Verne, 1898) 18 .

17 Dans les cas cités précédemment, nous avons affaire à une extrapolation positive. Jules Verne augmente systématiquement les données chiffrées du récit de Jean Chaffanjon. Mais quand ce dernier dresse un tableau sombre, l’auteur n’hésite pas à suivre les indications en accentuant alors le déclin observé par l’explorateur français. À propos du village de Caribeu (orthographié Cariben par Jules Verne), Jean Chaffanjon constate ainsi :

19 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 136. « Caribeu, autrefois très considérable, n’a plus que six cases, habitées par une vingtaine de naturels appartenant à diverses tribus. Le général Oublion achète un fourmilier qu’il m’offre pour l’emporter en France » (Chaffanjon, 1889) 19 .

18 Jules Verne suit l’indication donnée par Chaffanjon, et procède à une extrapolation négative :

20 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 53. « Autrefois, les passagers eussent trouvé en cet endroit une bourgade, habitée par une population active, douée d’un certain mouvement commercial, et qui ne demandait qu’à prospérer. À présent, la ruine était arrivée, pour les causes que l’on sait, et Cariben ne comptait plus que cinq cases d’Indiens - une de moins qu’à l’époque où M. Chaffanjon y débarquait avec le général Oublion » (Verne, 1898) 20 .

19 Enfin, il arrive même à Jules Verne de faire définitivement disparaître les traces d’un ancien village évoqué pourtant par Chaffanjon :

21 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 188. « Santa Barbara était autrefois un village important, bâti au milieu des rochers en face des bouches du Ventuario sur la rive gauche. Quelques piquets de case à demi carbonisés, des manguiers et quelques arbres fruitiers sont les seuls vestiges de l’ancien site » (Chaffanjon, 1889) 21 .

20 Et Jules Verne d’écrire :

22 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 367. Jules Verne écrit "San Barbara". « En amont de ces roches avaient succédé les rapides de San Barbara, que les pirogues franchirent heureusement sans avoir été obligées à aucun transbordement. On n’aperçut point à cet endroit les ruines de l’ancien village, signalées par M. Chaffanjon, et il ne semblait même pas que cette portion de la rive gauche du fleuve eût jamais été habitée par des Indiens sédentaires » (Verne, 1898) 22 .

21 Pour résumer, il est donc intéressant de souligner que les informations données par Jean Chaffanjon orientent systématiquement le récit « vernien ». Quand Chaffanjon constate une baisse de la population (Cariben, par exemple), Jules Verne accentue cette baisse ; inversement, quand Chaffanjon constate une augmentation (La Urbana, par exemple), Jules Verne accentue cette augmentation. Enfin, quand Élisée Reclus et Jean Chaffanjon évoquent une stagnation, Jules Verne la confirme dans son récit (Atures, par exemple). Mais cette dépendance relative au récit de Jean Chaffanjon souffre cependant de quelques exceptions. Parmi elles, une est caractéristique de la technique littéraire « vernienne » (et repose fondamentalement sur l’imaginaire) : l’invention.

L’invention : Jules Verne, créateur de mondes

22 Poursuivant leur périple, les héros de Jules Verne évoquent le village d’Augustino :

23 Ibid , p. 274. « Ce fut donc avec une escorte d’une demi-douzaine de curiares que la flottille accosta le village d’Augustino, situé sur la rive droite, et dont M. Chaffanjon ne parle point, pour cette bonne raison qu’il n’existait pas lors de son voyage » (Verne, 1898) 23 .

23 Jules Verne confirme par la suite l’implantation récente de ce village :

24 Ibid , p. 275. « Il paraissait cependant que ce village d’Augustino devait avoir quelques chances de durée, bien que sa construction fût récente. Il occupait une place heureusement choisie dans un coude de l’Orénoque. Sur la grève, et en arrière jusqu’à de moyens cerros verdoyants, les arbres poussaient par centaines. À gauche se massait une forêt de caoutchoucs, dont les gomeros tiraient profit en recueillant cette précieuse gomme » (Verne, 1898) 24 .

24 Cette invention, pour anecdotique qu’elle apparaisse dans le récit « vernien », est bien plus fondamentale qu’il y paraît. En effet, elle permet au romancier de préparer subtilement le terrain d’une invention plus importante et centrale dans le récit « vernien » : celle de l’hypothétique et imaginaire mission de Santa-Juana.

25 Dans le cas présent nous avons affaire à un véritable décrochage qui ne repose sur aucune extrapolation. D’un décrochage par extrapolation (Cariben, La Urbana), nous passons à un décrochage par invention (Augustino, mission de Santa-Juana). Jules Verne crée ici ex nihilo le petit village d’Augustino qui prépare habilement le lecteur à la suite des événements. Augustino préfigure incontestablement la présentation de l’imaginaire mission de Santa-Juana, point ultime de ce voyage véritablement extraordinaire.

Une poétique de l’espace : métaphores et anaphores au service de la création géographique

26 S’inspirant du voyage effectué en 1886 par Jean Chaffanjon à la recherche des sources de l’Orénoque, Jules Verne fait évoluer ses personnages sur les traces de l’explorateur français. Mais au-delà des sources présumées du fleuve, telles que découvertes par Jean Chaffanjon, le romancier y installe une hypothétique et improbable mission évangélique, reliée à l’Orénoque par un affluent imaginaire, le rio Torrida.

27 Jules Verne débute ainsi le chapitre XI de la seconde partie de son roman (intitulé « La mission de Santa-Juana ») :

25 Ibid , p. 547. « Treize ans avant le début de cette histoire la région que traversait le rio Torrida ne possédait ni un village, ni un rancho, ni un sitio. C’est à peine si les Indiens le parcouraient, lorsque la nécessité les obligeait à faire transhumer leurs troupeaux. À la surface de ces territoires, rien que de vastes llanos, fertiles mais incultivés, des forêts impénétrables, des esteros marécageux, inondés l’hiver par le trop-plein des coulières avoisinantes. Rien que des fauves, des ophidiens, des singes, des volatiles, - sans oublier les insectes et particulièrement les moustiques, - à représenter la vie animale en ces contrées presque inconnues encore. C’était, à vrai dire, le désert, où ne s’aventuraient jamais ni les marchands ni les exploitants de la République vénézuelienne » (Verne, 1898) 25 .

28 La dernière phrase de ce paragraphe résume clairement la situation, où l’auteur ne manque pas d’insister sur le caractère désertique du territoire retenu : par cette métaphore du désert, le romancier évoque un chaos originel que ses héros vont transformer en cosmos. Cette transformation du territoire (un vide cartographique, un territoire à la marge) procède d’une véritable poiésis de l’espace (au sens étymologique du terme : faire, créer). Jules Verne crée ici, ex nihilo , un espace géographique que ses héros vont rendre extraordinaire : la mission de Santa-Juana apparaît comme une oasis en désert vénézuélien. La symbolique de l’eau et du cordon ombilical ( via le rio Torrida) prend ici un tour également mythique : la mission de Santa-Juana serait ainsi située à proximité du Lac Parime (L’Eldorado), tel que les représentations cartographiques le figuraient encore avant la découverte de Jean Chaffanjon.

29 Cette création géographique, comme nous l’avons souligné précédemment, n’est pas une première dans le roman. Par les différents décrochages auxquels l’auteur a régulièrement procédé dans son récit (extrapolation, positive ou négative), et notamment l’invention du village d’Augustina, le romancier a déjà préparé le lecteur à accepter cette mission improbable aux sources de l’Orénoque. Ce faisant, soulignons également comment les héros de Jules Verne vont encore plus loin que n’a pu le faire Jean Chaffanjon.

30 Dès les premières lignes du paragraphe, Jules Verne utilise l’anaphore de la conjonction de coordination négative « ni » pour insister sur le caractère inhabité et inhospitalier du territoire : « ni un village, ni un rancho, ni un sitio ». Et l’on retrouve la même anaphore à la fin du paragraphe : « ni les marchands ni les exploitants de la République vénézuelienne ». Pour la première anaphore, il est intéressant de remarquer l’emboîtement scalaire parfaitement maîtrisé par le romancier : nous pouvons parler d’anaphore par emboîtement scalaire. Le début de la deuxième phrase ouvre sur une emphase qui renforce l’inhospitalité du territoire décrit : « C’est à peine si ». Le discours est ici hyperbolique, l’exagération permettant de renforcer l’abandon du territoire décrit. L’utilisation de préfixes privatifs (in / im) complète également ce sentiment général d’abandon, de tristesse : « incultivés » ; « impénétrables » ; « inconnues ». La transhumance des troupeaux dont parle le romancier est ici pure invention. Ce dernier prend cependant le soin de préciser le potentiel pédologique et botanique de la région retenue : « rien que de vastes llanos, fertiles mais incultivés ». L’établissement d’une mission évangélique apparaît alors somme toute probable et même encouragée par une nature potentiellement très généreuse. Le récit imaginaire repose ici sur une puissante trame poético-mythique, renforcée par l’exotisme du territoire décrit.

31 Dans le deuxième paragraphe, l’auteur file une magnifique métaphore organiciste qui donne corps à cette région a priori sans âme :

« En s’élevant de quelques centaines de kilomètres vers le nord et le nord-est, on se fût perdu à la surface d’une extraordinaire région, dont le relief se rattachait peut-être à celui des Andes, avant que les grands lacs se fussent vidés, à travers un incohérent réseau d’artères fluviales, dans les profondeurs de l’Atlantique. Pays tourmenté, où les arêtes se confondent, où les reliefs semblent en désaccord avec les logiques lois de la nature, même dans ses caprices hydrographiques et orographiques, immense aire, génératrice inépuisable de cet Orénoque qu’elle envoie vers le nord, et de ce rio Blanco qu’elle déverse vers le sud, dominée par l’imposant massif du Roraima, dont Im Thurn et Perkin devaient, quelques années plus tard, fouler la cime inviolée jusqu’alors. Telle était cette portion du Venezuela, son inutilité, son abandon, lorsqu’un étranger, un missionnaire, entreprit de la transformer » (Verne, 1898).

32 Jules Verne reprend ici la théorie géologique développée par Humboldt selon laquelle :

26 Manara, Bruno, 1998, "Le Superbe Orénoque en 80 mondes", dans Revue Jules Verne, vol. 3, n° 6, p. 2 (...) « toutes les immenses plaines qui se trouvent entre le haut Orénoque et les Andes de Colombie et d’Équateur, étaient, dans des temps géologiques lointains, un lac immense et les rapides d’Atures et Maipures seraient les restes d’une ancienne barrière montagneuse qui a finalement cédé devant la pression des eaux et a rendu possible la formation des Llanos dans ce qui était autrefois l’Océan » 26 .

33 Mais il commet là aussi un arbitraire géographique, celui de déplacer le mont Roraima à proximité de la Sierra Parima 27 . Cependant, l’évocation de cette « cime inviolée » permet surtout à l’auteur de renforcer sa métaphore du désert, développée dans le premier paragraphe. Le territoire décrit par l’auteur, sous forme poétique, s’inscrit ainsi entre le mythique Eldorado au sud et le mystérieux mont Roraima au nord. Le romancier précise cependant que nous sommes bien au Venezuela (« portion du Venezuela »), mais dans une autre dialectique de l’espace et du temps, une autre logique « où les reliefs semblent en désaccord avec les logiques lois de la nature ». Le basculement vers une géographie parallèle se fait ainsi par l’évocation d’une nature capricieuse, a priori incohérente.

34 Et Jules Verne d’utiliser à nouveau l’anaphore du possessif « son » pour insister sur la désolation de ce territoire à la marge : « son inutilité, son abandon ». La transformation du chaos en cosmos est aussi l’œuvre du Père Espérante : « lorsqu’un étranger, un missionnaire, entreprit de la transformer ». Michel Roux reconnaît d’ailleurs dans ces gestes fondateurs l’efficacité d’un démiurge :

28 Roux, Michel, 1999, Géographie et Complexité. Les espaces de la nostalgie , Paris, L’Harmattan, p. 1 (...) « Chaque individu accomplit des gestes civilisateurs, puisqu’il transforme le Chaos en Cosmos » (Roux, 1999) 28 .
  • 29 Berdoulay, Vincent, 1982, "La métaphore organiciste. Contribution à l’étude du langage des géograph (...)

35 La transformation du territoire passe par sa personnification, anthropomorphisme que l’auteur développe par l’emploi d’une métaphore filée organiciste 29  : « réseau d’artères fluviales […] pays tourmenté […] ses caprices hydrographiques et orographiques ». La géographie de cette portion du Venezuela nous apparaît alors tel un organisme complexe dont les seules métaphores et anaphores peuvent rendre compte. Les figures de rhétorique permettent ainsi à l’auteur de créer son propre espace géographique, en décalage avec les territoires parcourus par Chaffanjon ou Reclus. L’imaginaire géographique assure au romancier ce passage entre deux géographies, deux mondes, l’un réel, l’autre plus fictif, imaginaire.

36 L’imaginaire géographique « vernien » repose ainsi sur différents ressorts communs à l’ensemble des romans composant le corpus des Voyages extraordinaires . La comparaison que nous avons effectuée du récit « vernien » avec les sources que l’auteur a utilisées permet de mettre en évidence trois possibilités qui s’offrent au romancier :

37 d’abord le plagiat, qui est une technique littéraire ancienne et pratiquée par de nombreux auteurs : le romancier procède à un emprunt évident sans mentionner toujours clairement qui est l’auteur du texte ;

38 ensuite l’extrapolation, où l’auteur se détache progressivement de ses sources et surtout des indications fournies par ces dernières, afin de rendre plus vraisemblable et plausible son propre récit qui se déroule alors dans une géographie parallèle, décalée ;

39 enfin l’invention, un procédé qui permet de créer ex-nihilo un territoire, un lieu, un espace géographique où le romancier peut cristalliser son imagination et proposer littéralement un récit imaginaire.

40 En complément à ces différentes techniques littéraires, l’auteur dispose également de figures de rhétorique qui lui assurent l’écriture de l’ailleurs, de l’extraordinaire. Parmi elles, deux ont retenu notre attention : la métaphore et l’anaphore. Ces dernières permettent de faire fonctionner l’imaginaire géographique dans le récit « vernien ». Cette approche discursive du récit imaginaire illustre notamment la puissance de la métaphore et l’efficacité de l’anaphore dans la mise en place de cette géographie imaginaire, fictive, de cet espace parallèle où évoluent les héros « verniens » avant de revenir vers une géographie où le récit est campé dans un réel confirmé, avéré par des sources authentiques. Il se dégage alors de ces différents voyages (d’une géographie à l’autre) une circularité d’autant plus symbolique et structurante ici que le déroulement hydrographique du fleuve Orénoque dessine un parfait demi-cercle à l’intérieur du Venezuela. Dans Le superbe Orénoque , la remontée du fleuve recouvre alors une triple dimension :

41 géographique, par la découverte du véritable lieu de naissance du fleuve ;

42 symbolique, en permettant à l’héroïne de connaître enfin son père ;

43 littéraire par la comparaison des sources utilisées par le romancier pour écrire son roman.

44 Ce voyage aux sources du Superbe Orénoque, et plus particulièrement de l’imaginaire géographique « vernien », souligne plus largement la pertinence d’une approche géographique des œuvres littéraires. Parce que les romans produisent de l’intérieur une géographie différente de celle que nous avons l’habitude de pratiquer, nous avons affaire ici à de nouveaux territoires susceptibles d’éclairer autrement les rapports de l’homme à l’espace. Et en revisitant ces auteurs nous apportons également un autre éclairage sur l’histoire de notre discipline.

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VERNE, Jules, 2005 (réédition de l’ouvrage original de 1898), Le superbe Orénoque , Paris, Le Serpent à Plumes, Collection motifs, 611 p.

3 Voir à ce titre notre thèse soutenue le 30 novembre 2009 et intitulée : " Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages Extraordinaires de Jules Verne : Le Superbe Orénoque (1898) " (Vincent Berdoulay et Jean-Yves Puyo, dir.).

4 Hetzel, Jules, "Avertissement de l’éditeur", dans Voyages et aventures du capitaine Hatteras, Paris, Hetzel, 1866, p. 2.

5 L’anaphore est une figure de rhétorique qui consiste à répéter un même mot au début d’un vers, d’une phrase ou d’une proposition. Cette répétition permet d’insister notamment sur une idée.

6 Verne, Jules, 1898, Le Superbe Orénoque , Paris, Hetzel, chapitre 15, 1 ère partie, p. 311 (livre de poche, idem pour les références suivantes).

7 Reclus, Élisée, 1893, Nouvelle Géographie Universelle , Paris, Hachette, tome XVIII, p. 128.

8 Puyo, Jean-Yves. "L’expédition du Mexique, 1862-1867 : apports cartographiques et géographiques", dans Le Monde des cartes , n° 180, 2004, p. 57-70.

17 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 163.

18 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 244.

19 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 136.

20 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 53.

21 Op. cit. , L’Orénoque et le Caura , p. 188.

22 Op. cit. , Le Superbe Orénoque , p. 367. Jules Verne écrit "San Barbara".

23 Ibid , p. 274.

24 Ibid , p. 275.

25 Ibid , p. 547.

26 Manara, Bruno, 1998, "Le Superbe Orénoque en 80 mondes", dans Revue Jules Verne, vol. 3, n° 6, p. 25.

28 Roux, Michel, 1999, Géographie et Complexité. Les espaces de la nostalgie , Paris, L’Harmattan, p. 151.

29 Berdoulay, Vincent, 1982, "La métaphore organiciste. Contribution à l’étude du langage des géographes", dans Annales de Géographie , vol 91, n° 507, p. 573-586.

Pour citer cet article

Référence papier.

Lionel Dupuy , «  L’imaginaire géographique au cœur d’un Voyage Extraordinaire  » ,  Géographie et cultures , 75 | 2010, 175-188.

Référence électronique

Lionel Dupuy , «  L’imaginaire géographique au cœur d’un Voyage Extraordinaire  » ,  Géographie et cultures [En ligne], 75 | 2010, mis en ligne le 28 février 2013 , consulté le 29 septembre 2024 . URL  : http://journals.openedition.org/gc/1654 ; DOI  : https://doi.org/10.4000/gc.1654

Lionel Dupuy

Laboratoire SET (Société, Environnement, Territoire) UMR 5603, Université de Pau et des Pays de l’Adour [email protected]

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Les voyages fantastiques de jules verne (coll. recueil universel)

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Claude Carré

Les voyages fantastiques de jules verne (coll. recueil universel) Relié – Illustré, 23 octobre 2014

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  • Âge de lecture 6 - 8 ans
  • Nombre de pages de l'édition imprimée  155 pages
  • Langue Français
  • Dimensions 25 x 2.5 x 29 cm
  • Éditeur AUZOU
  • Date de publication 23 octobre 2014
  • ISBN-10 2733830546
  • ISBN-13 978-2733830543
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  • Éditeur ‏ : ‎ AUZOU; Illustrated édition (23 octobre 2014)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 155 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2733830546
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2733830543
  • Âge de lecture ‏ : ‎ 6 - 8 ans
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 1,15 Kilograms
  • Dimensions ‏ : ‎ 25 x 2.5 x 29 cm
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Claude carré.

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Dernière modification : 10 novembre 2011

Jules Verne: le voyage de sa vie

Jules Verne: le voyage de sa vie

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Qui n’a pas entendu parler de Jules Verne ?  Se plonger dans les merveilleuses aventures de cet auteur est une chose fascinante mais il est encore plus incroyable de voir à quel point un homme du XIXème siècle a été capable d’anticiper quelques-unes des découvertes et inventions du futur.  Jules Verne était sans aucun doute un homme en avance sur son temps, qui a réussi à unir ingénierie, science et littérature dans ses œuvres. 

Lorsque les sous-marins n’étaient encore qu’un rêve, lorsque les moteurs électriques étaient impensables, Verne a créé son Nautilus, un sous-marin parfaitement développé et détaillé.

L’écrivain français s’est chargé de reproduire les détails de ses inventions dans son oeuvre, en fournissant une infinité de données  et en expliquant leur fonctionnement au lecteur. Il jouait avec la vraisemblance, mais aussi avec les progrès scientifiques et technologiques de son époque.

Certains experts lui ont donné le nom de “père de la science-fiction”. En réalité,  Verne faisait de la science dans ses œuvres et a réinventé le livre de voyages. C’est un auteur fondamental dans l’histoire de la littérature, mais également un révolutionnaire sur le plan scientifique.

Les premières années de Jules Verne

Jules Gabriel Verne est né en 1828 à Nantes au sein d’une famille bourgeoise. Son enfance a été assez tranquille et aisée; son père était avocat et Jules, dès son plus jeune âge, s’est pris de passion pour les voyages.

Une légende raconte (et on pense qu’elle est réelle) que Verne, alors qu’il était encore tout jeune, a essayé de s’enfuir de chez lui pour s’enrôler en tant que mousse sur un navire partant pour l’Inde.  Son père l’a découvert à temps et lui a fait promettre de ne voyager qu’à travers son imagination .

Et c’est ce que fera Jules Verne. Ces voyages imaginaires feront même naître quelques-unes des œuvres les plus emblématiques de la science-fiction. En 1848, en pleine période révolutionnaire, Verne déménage à Paris afin d’y étudier le droit. Son père lui payait ses études, mais sa rétribution était assez limitée.

Jules Verne a toujours été convaincu que nourrir son esprit était plus important que nourrir son corps. C’est pour cette raison qu’il dépensait son argent dans des livres et ne se nourrissait que de lait et de pain pendant de longues périodes.

“Quel gros livre on ferait avec tout ce qu’on sait ! Et quel plus gros livre encore avec tout ce qu’on ne sait pas !” -Jules Verne-

À cause de toutes ces privations, Jules Verne n’a pas eu une très bonne santé. Cependant, malgré ces difficultés économiques, il s’est toujours considéré comme très heureux à cette époque.

C’est précisément lors de ces années d’études, au cours desquelles il fréquentait les cercles littéraires parisiens, qu’il a fait la connaissance d’Alexandre Dumas. Il a noué une amitié très étroite avec lui.  Les influences de Dumas et Victor Hugo ont aussi marqué sa vocation littéraire.

La vie familiale de Jules Verne

Verne a achevé ses études de droit en 1850. Cependant, contre la volonté de son père, il a décidé de se dédier aux lettres. En 1856, il a fait la connaissance d’Honorine de Viane, avec qui il s’est marié en 1857.

En dépit de la mauvaise relation avec son père, ce dernier lui a donné 50.000 francs pour son mariage. Verne s’est alors installé à Paris en tant que courtier mais sa carrière n’a pas donné de bons résultats : il était en effet né pour faire d’autres choses.

Jules Verne n’a pas trouvé la stabilité émotionnelle qu’il recherchait dans son mariage .  Son épouse l’exaspérait et il essayait de s’échapper chaque fois qu’il le pouvait en réalisant des voyages de manière intempestive. L’an 1861 a marqué la naissance de son seul enfant, Michel Verne. C’était un enfant difficile. Son père l’a fait interner dans un établissement pénitentiaire et dans un hôpital psychiatrique, et ces faits ont marqué une relation de haine entre les deux.

À 58 ans, Verne a reçu un coup de feu dans la jambe. Cette blessure l’a fait boiter pour le reste de sa vie.  Le coup de feu venait de son jeune neveu Gaston. Les circonstances de cet événement n’ont jamais été très claires car tout semblait indiquer qu’ils n’avaient pas de problèmes relationnels. On a cependant fait interner Gaston dans un asile.

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Une vie de voyages extraordinaires

La première période littéraire de Jules Verne s’est étendue de 1862 à 1886. En septembre 1862,  Verne a fait la connaissance de Pierre-Jules Hetzel, l’éditeur qui a publié la première des œuvres des  Voyages extraordinaires, Cinq semaines en ballon  (1863). Au début, elle a été éditée dans  Le Magasin d’éducation et de récréation  d’ Hetzel ; elle s’est rapidement transformée en succès planétaire.

Après cette magnifique reconnaissance, Hetzel a offert un contrat à long terme à Verne.  Celui-ci devait écrire beaucoup plus d’œuvres de “fiction scientifique”. Jules Verne a donc enfin pu faire ce pour quoi il était né : devenir un écrivain à temps complet.

La relation entre Verne et Hetzel a été si fructueuse qu’elle a duré quatre décennies.  Verne a composé, pendant quarante ans, toutes les œuvres comprises dans les Voyages extraordinaires.  Cette relation entre les deux a été l’une des plus productives de l’histoire de la littérature.

Verne a réinventé le genre du livre de voyages et a énormément contribué à d’autres genres, comme celui d’aventures ou de science-fiction. Cette série de romans d’aventures, très populaire, a été totalement visionnaire.  Il faut savoir que les  Voyages extraordinaires   ont été le fruit de nombreuses recherches et s’appuient sur des données scientifiques et géographiques réelles.

“Nous connaissons désormais la majorité des choses qui peuvent se mesurer dans ce monde, à l’exception des limites de l’ambition humaine.” -Jules Verne-

Parmi les 45 récits des voyages extraordinaires, on retrouve les célèbres œuvres Voyage au centre de la Terre  (1864) et  De la Terre à la Lune  (1865), tout comme  Vingt milles lieues sous les mers  (1870),  Le tour du monde en quatre-vingt jours  (1872) ou  L’île mystérieuse  (1874).

En 1886, Verne avait acquis une renommée mondiale et une fortune modeste. Au cours de cette période, il a acheté plusieurs yachts et a navigué vers de nombreux pays européens. Il a aussi collaboré dans des adaptations théâtrales de plusieurs de ses romans.

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Jules Verne: désenchantement et œuvres posthumes

Au cours de sa seconde étape littéraire, qui s’est étendue de 1886 à 1905 (date de sa mort), le ton de ses écrits a radicalement changé. Verne a commencé à s’éloigner de sa propre identité. Ses textes ne s’imprégnaient plus de données scientifiques, d’aventures et d’explorations.

Sa thématique se concentrait sur les dangers de la technologie forgée par des scientifiques pleins d’arrogance.  Il a, en quelque sorte, adopté un ton plus pessimiste , en montrant au lecteur les conséquences de certaines avancées.

Quelques exemples de ce changement ont été :  L’île à hélice  (1895),  Face au drapeau  (1896),  Maître du monde  (1904). Ce changement de ton a eu lieu en même temps que les différentes adversités qu’il a rencontrées dans sa vie.  Jules Verne a été profondément affecté par les décès successifs de sa mère et de son mentor, Hetzel.

La troisième période, qui va de 1905 à 1919, est celle où ses œuvres posthumes ont été publiées.  Ces écrits ont surtout été édités par son fils, Michel. Parmi les titres posthumes, nous retrouvons :  Le volcan d’or  (1906),  L’agence Thompson and Co  (1907),  Le pilote du Danube (1908).

Le problème est que l’oeuvre de Jules Verne était alors bien connue. Par conséquent, les critiques ont trouvé que ces titres posthumes étaient trop contaminés :  la marque de Michel avait effacé l’identité de Jules Verne  et cela n’a pas été vu d’un bon œil.

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Verne, précurseur de la littérature et de la science

Jules Verne a acquis une renommée mondiale. Comme nous l’avons déjà signalé un peu plus tôt,  il a été considéré comme le père de la science-fiction moderne.  Il a même reçu la Légion d’Honneur pour ses apports à l’éducation et à la science.

“Tout ce qui est dans la limite du possible, doit être et sera accompli.” -Jules Verne-

La popularité de l’oeuvre de Jules Verne se reflète à travers le nombre de traductions de ses écrits, et ce dans le monde entier. Son influence est si grande que ses récits ont été adaptés au théâtre et parfois même au cinéma.

La renommée de Jules Verne est encore bien vivante à notre époque. Le simple fait de penser qu’un homme ait pu anticiper des inventions qui sont apparues des décennies plus tard est tout simplement incroyable. Les détails, les voyages , les progrès scientifiques ont transformé son oeuvre en une production extrêmement singulière.

L’empreinte de Verne s’étend bien au-delà du monde de la littérature et du cinéma : elle a aussi atteint le monde de la science et de la technologie.  Des générations de scientifiques, d’inventeurs et d’explorateurs ont admis puiser leur inspiration dans son travail.  Jules Verne et ses voyages extraordinaires continuent de nous rappeler que “ce qu’un homme peut imaginer, d’autres hommes sauront le réaliser”.

Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique

  • Costello, P. (1996) Jules Verne: Inventor of Science Fiction . Hodder and Stoughton.
  • Evans, I. O. (1966) Jules Verne, and His Work . Twayne.
  • Encyclopedia Britannica. (29 de abril de 2023). Jules Verne . Consultado el 23 de junio de 2023. https://www.britannica.com/biography/Jules-Verne
  • Lottman, H. (1996) Jules Verne: An Exploratory Biography . New York: St. Martin’s Press.
  • Rodríguez, M. (s.f.). «Robur el Conquistador» (1886) y «Dueño del mundo» (1904), de Julio Verne . Cualia.es. Consultado el 23 de junio de 2023. https://cualia.es/robur-el-conquistador-1886-y-dueno-del-mundo-1904-de-julio-verne/
  • Ministerio de Cultura de Argentina. (5 de febrero de 2021). Julio Verne, el escritor que inventó el siglo XX. Consultado el 23 de junio de 2023. https://www.cultura.gob.ar/julio-verne-el-escritor-que-invento-el-siglo-xx-10098/
  • García, P. (22 de marzo de 2023). Julio verne, el escritor visionario. National Geographic . Consultado el 23 de junio de 2023. https://historia.nationalgeographic.com.es/a/julio-verne-escritor-visionario_13488

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The Fantastic Voyages of Jules Verne

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Les Voyages Fantastiques de Jules Verne

After "Gulliver and Son" and "Cabaret Grimm", Les Tréteaux de la Pleine Lune and Les Trottoirs du hasard are joining forces once again to explore imaginary universes in aesthetic forms tinged with images from times gone by. In this new show, we will tell the most beautiful journeys imagined by Jules Verne (1828-1905) through the eyes of Georges Méliès, the first magician of cinema (1861-1938). Today's spectators will travel back in time to find themselves on the set of a film studio from the beginning of the 20th century where Georges Méliès – in person! – will shoot with his team, before our amazed eyes, three short films taken from the most beautiful journeys invented by Jules Verne: Journey to the moon inspired by “From the Earth to the Moon” Journey underground inspired by “Journey to the Center of the Earth” Journey under the sea inspired by “Twenty Thousand Leagues Under the Sea” Méliès and his actors will invent and manufacture before our eyes the accessories intended to create the images that will plunge us into the illusion of the ocean floor, the craters of the moon, rockets and monsters of all kinds... Inventions, special effects, magic, illusion, shadows and puppets will serve the actors' performance, who will adopt the expressionist acting codes of silent cinema to interpret these stories, to the tunes of Satie, Debussy, Stravinsky, Saint-Saens, Bach and Tchaikovsky. The novels of Jules Verne and the films of Méliès are an enchantment for all ages. More than pioneers, they remain the absolute masters of fantasy and dreams. It is to pay them a marvelous homage that this original show on the craft of dreams that laughs at time was born… Reserve your seats for an unforgettable journey through the magic of cinema and the masterpieces of literature! From 5 years old.

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    Les 62 Voyages Extraordinaires de Jules Verne. Cinq semaines en Ballon (1863) Une traversée de l'Afrique d'est en ouest à bord d'un ballon. Voyage au centre de la Terre (1864) Une exploration des entrailles de la Terre. De la Terre à la Lune / Autour de la Lune (1865 - 1870)

  3. Voyage à travers l'impossible

    Voyage à travers l'impossible est une pièce fantastique en trois actes et vingt tableaux écrite par Jules Verne en 1882, en collaboration avec Adolphe Dennery. La première eut lieu le 25 novembre 1882 au théâtre de la Porte-Saint-Martin .

  4. Le Tour du monde en quatre-vingts jours

    Le Tour du monde en quatre-vingts jours est un roman d'aventures de Jules Verne, publié en 1872. Le roman raconte la course autour du monde d'un gentleman anglais, Phileas Fogg, qui a fait le pari d'y parvenir en quatre-vingts jours. Il est accompagné par Jean Passepartout, son fidèle domestique français.

  5. Jules Verne : Voyage au coeur de l'Extraordinaire

    Voyage au Centre de la Terre et Monde Perdu. Au carrefour de l'histoire littéraire, se dresse la figure emblématique de Jules Verne, auteur visionnaire dont les "Voyages extraordinaires" ont défié les frontières de l'imaginaire et de la réalité.

  6. Les Voyages Extraordinaires

    Les Voyages Extraordinaires proposent une collection de 64 titres. Une partie, très fameuse, contribue, consciemment ou inconsciemment, au patrimoine des trésors littéraires mondiaux : les textes semblent déjà connus, tant ils furent cités et adaptés. D'autres titres présentent un angle plus confidentiel de l'œuvre.

  7. Redécouvrir Jules Verne, explorateur du monde et de l'âme humaine

    « Le Monde » réédite l'intégralité des ouvrages des « Voyages extraordinaires » de Jules Verne. Des livres illustrés, fidèles à la collection originale, publiée au XIXe siècle par ...

  8. Voyages extraordinaires

    The Voyages extraordinaires (French: [vwajaʒ ɛkstʁaɔʁdinɛʁ]; lit.'Extraordinary Voyages' or 'Amazing Journeys') is a collection or sequence of novels and short stories by the French writer Jules Verne.

  9. Voyages extraordinaires » de Jules Verne, une collection

    Phileas Fogg, gentleman anglais et personnage emblématique de Jules Verne, relève le défi de réaliser le tour du monde en quatre-vingts jours. Accompagné de son majordome Jean Passepartout ...

  10. SFE: Fantastic Voyages

    The bulk of Jules Verne's imaginative work - conspicuously Voyage au centre de la terre (1863; exp 1867; trans as Journey to the Centre of the Earth 1872) and Vingt mille lieues sous les mers (1870; trans as Twenty Thousand Leagues under the Sea 1872) - falls in the category of voyages imaginaires.

  11. Les Voyages extraordinaires de Jules Verne

    L'Intégralité dans l'ordre chronologique et avec les nouvelles ajoutées des Voyages extraordinaires de Jules Verne.

  12. Les voyages extraordinaires de Jules Verne

    Bienvenue sur la chaîne officielle Les voyages extraordinaires de Jules Verne ! Cette collection prestigieuse et ambitieuse de 6 films d'animation a pour thème le voyage, l'exotisme et la ...

  13. L'imaginaire géographique au cœur d'un Voyage Extraordinaire

    Jules Verne est l'auteur des Voyages extraordinaires, 62 romans où s'articule systématiquement le passage d'une géographie scientifique, campant le récit dans un réel confirmé, vers une géographie plus fictive.

  14. Journey to the Center of the Earth

    A high speed dark ride attraction themed after the novel, Journey to the Center of the Earth, operates at the Tokyo DisneySea theme park in Urayasu, Chiba, Japan. It is located in the Verne-inspired Mysterious Island area of the park which also includes a dark ride based on Twenty Thousand Leagues Under the Seas.

  15. Jules Verne : biographie de l'auteur des Voyages extraordinaires

    BIOGRAPHIE JULES VERNE - Jules Verne est considéré comme le père français de la Science-Fiction. C'est l'auteur des Voyages extraordinaires, recueil de 54 livres où l'impossible paraît possible à l'époque des grands progrès scientifiques.

  16. Les voyages fantastiques de jules verne (coll. recueil universel)

    Les voyages fantastiques de jules verne (coll. recueil universel) Relié - Illustré, 23 octobre 2014. de Claude CARRE (Auteur), Éric PUYBARET (Auteur) 4,6 84 évaluations. Afficher tous les formats et éditions. Les célèbres romans du maître incontesté de l 'aventure adaptés par un auteur passionné.

  17. Jules Verne

    Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du XIXe siècle.

  18. Les voyages fantastiques de Jules Verne

    Les voyages fantastiques de Jules Verne - Claude Carré - Babelio. Ajouter à mes livres. Claude Carré Eric Puybaret. EAN : 9782733830543. 128 pages. Auzou Editions (23/10/2014) 3.88 /5 8 notes. Résumé :

  19. Les cartes des Voyages extraordinaires: Cartes originales

    Cette page contient toutes les cartes qui figuraient dans les éditions originales des Voyages extraordinaires. Une page supplémentaire contient des variantes, en français et en d'autres langues.

  20. Jules Verne: le voyage de sa vie

    8 minutes. Que savez-vous de la vie de Jules Verne ? Qui n'a pas entendu parler de Jules Verne ? Se plonger dans les merveilleuses aventures de cet auteur est une chose fascinante mais il est encore plus incroyable de voir à quel point un homme du XIXème siècle a été capable d'anticiper quelques-unes des découvertes et inventions du futur.

  21. The Fantastic Voyages of Jules Verne

    Dans ce nouveau spectacle, nous allons raconter les plus beaux voyages imaginés par Jules Verne (1828-1905) à travers le regard de Georges Méliès, premier magicien du cinéma (1861-1938). Les spectateurs d'aujourd'hui feront un voyage dans le temps pour se retrouver sur le plateau de tournage d'un studio de cinéma du début du 20ème ...

  22. Fantastic Voyage

    Fantastic Voyage is a 1966 American science fiction adventure film directed by Richard Fleischer and written by Harry Kleiner, based on a story by Otto Klement and Jerome Bixby.